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Sigmar Gabriel plaide pour un allègement de la dette

Sigmar Gabriel (à droite) en porte-à-faux avec Wolfgang Schäuble (au centre) sur la dette grecque (archives) KEYSTONE/EPA dpa/BERND VON JUTRCZENKA sda-ats

(Keystone-ATS) Sigmar Gabriel appelle les Etats membres de la zone euro à entamer des négociations sur un allègement de la dette grecque. Le ministre allemand de l’Economie estime qu’il n’y a aucune logique à étouffer les signes d’une reprise via de nouvelles mesures d’austérité.

Les ministres des Finances des 19 pays de la zone euro doivent se retrouver ce lundi à Bruxelles pour discuter de la dette de la Grèce et des nouvelles mesures qu’Athènes doit mettre en oeuvre pour atteindre ses objectifs budgétaires en 2018. « La réunion du groupe euro doit trouver le moyen de briser ce cercle vicieux », a expliqué samedi M. Gabriel dans un courriel adressé à l’agence Reuters.

« Chacun sait qu’un allègement de la dette interviendra à un moment ou à un autre. Essayer de se dérober encore et encore n’a pas de sens », a ajouté le vice-chancelier allemand. Le Fonds monétaire international (FMI) plaide aussi en ce sens et souhaite que les partenaires européens de la Grèce s’accordent sur un allègement substantiel de la dette, essentiel pour une viabilité à long terme.

Pas d’acharnement thérapeutique

La Grèce a besoin de nouveaux prêts pour rembourser environ cinq milliards d’euros de dette, détenus par la Banque centrale européenne (BCE), arrivant à échéance d’ici la mi-juillet.

« Ce n’est pas aider les gens et un pays que de les obliger à se battre tous les 12 mois pour obtenir de nouveaux crédits afin de rembourser d’anciens emprunts », a poursuivi M. Gabriel. « Détruire à nouveau les premiers signes de reprise avec de nouvelles mesures d’austérité n’a pas de sens ». Il a rappelé qu’Athènes a réussi à obtenir des résultats de croissance meilleurs que ceux attendus.

Cette position n’est pas partagée par le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, qui estime pour sa part inutile un allègement de la dette grecque.

Confiance à retrouver

« La Grèce a besoin d’une déclaration claire sur les mesures (les réformes, ndlr) en cours et celles qui seront prises, ce qui aiderait le pays (à retrouver) la confiance des investisseurs et la reprise », a écrit de son côté samedi le ministre grec des Finances, Euclide Tsakalotos, dans un courrier adressé à ses homologues de la zone euro et dont l’AFP a obtenu copie.

Selon M. Tsakalotos, cette « déclaration claire » de l’Eurogroupe doit souligner que « la Grèce se trouve sur la bonne voie », alors que le parlement grec commençait samedi à examiner notamment la très impopulaire réforme des retraites.

Selon une lettre du FMI adressée aux ministres de l’Eurogroupe, révélée vendredi et dont l’AFP a là aussi obtenu copie, la directrice de l’institution Christine Lagarde a fait pression sur l’UE pour ouvrir la discussion sur la dette tout en soulignant la nécessité d’une révision à la baisse de l’objectif d’un excédent budgétaire primaire (hors service de la dette) de 3,5% du PIB pour 2018, jugé « contreproductif » par le FMI et entraînant des mesures supplémentaires.

Le FMI menace même de ne pas participer au programme grec si la discussion sur la dette ne commence pas ce lundi.

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