Singapore Airlines renonce aux « vols pour nulle part »
(Keystone-ATS) La compagnie aérienne Singapore Airlines (SIA) a annoncé mardi renoncer à son offre de « vols vers nulle part », après des protestations sur l’impact environnemental de ce projet destiné à renflouer ses finances.
Confrontées à l’effondrement du trafic aérien dû au coronavirus, plusieurs compagnies en Australie, au Japon et à Taïwan proposent des vols qui partent et atterrissent au même aéroport.
« L’idée de vols courts exceptionnels ou +vols vers nulle-part+ a été envisagée initialement mais ne sera pas validée après examen », indique la compagnie singapourienne qui va miser sur d’autres initiatives pour les afficionados du transport aérien.
Le transporteur aérien va proposer des visites de ses appareils et des dîners à bord de ses Airbus A380, le plus gros appareil commercial en service, ainsi que des animations pour les enfants.
Les protecteurs de l’environnement avaient vivement protesté contre le projet de « vols vers nulle part ».
Cela « encourage des déplacements fortement émetteurs de carbone sans raison valable », a souligné SG Climate Rally une association de jeunes défenseurs de l’environnement.
« Nous considérons que le transport aérien cause des dommages environnementaux et que nous sommes à un moment opportun pour réfléchir sérieusement à une transition plutôt que d’aspirer à retourner à un statu quo destructif ».
Importantes suppressions d’emplois
La compagnie singapourienne, qui a dû immobiliser l’essentiel de sa flotte à cause de la pandémie, a annoncé au début du mois 4300 suppressions d’emplois, soit une réduction de 20% de ses effectifs.
Fin juillet, Singapore Airlines avait publié une perte record de 1,12 milliard de dollars singapouriens (754,1 millions de francs) au premier trimestre de son exercice décalé 2020-2021.
L’Association internationale du transport aérien (Iata) estime que les compagnies de la région Asie-Pacifique vont subir des pertes de 27,8 milliards de dollars (25,6 milliards de francs) cette année.
L’Iata estime que le trafic aérien mondial ne retrouvera pas son niveau d’avant-crise avant 2024, en raison notamment des incertitudes sur les ouvertures des frontières qui pèsent sur les voyages internationaux.