Le crash au-dessus de l’Atlantique reste inexpliqué

Au lendemain de la disparition de l'Airbus A330 d'Air France dans l'Atlantique, l'armée de l'air brésilienne a repéré des sièges d'avion et des débris à 600 km des côtes. Les causes de la catastrophe demeurent inconnues. L'appareil transportait 228 personnes, dont six Suisses.
L’armée de l’air brésilienne annonce mardi avoir repéré des sièges d’avion et d’autres débris flottant dans l’Atlantique, à 600 km au large des côtes brésiliennes, sur la route empruntée par le vol AF447 d’Air France.
Les débris ont été repérés par les avions de recherches tôt mardi matin, précise le porte-parole de l’armée de l’air Jorge Amaral, ajoutant que les autorités ne peuvent confirmer dans un premier temps qu’ils proviennent effectivement de l’avion porté disparu.
Les pilotes brésiliens ont également repéré de petits débris blancs, qui pourraient être métalliques, et des traces de kérosène, à environ 650 km au nord-est de l’archipel brésilien de Fernando de Noronha.
Chances «infimes»
Lundi déjà, le président français Nicolas Sarkozy a souligné à l’aéroport parisien de Roissy que les chances de récupérer des survivants étaient «infimes». Il a également indiqué qu’il n’y avait «aucun élément précis sur ce qui s’est passé.»
Le vol AF447 a disparu dans la nuit de dimanche à lundi au-dessus de l’Atlantique après son décollage de Rio de Janeiro. Il assurait la liaison Rio de Janeiro-Paris.
Au moment de sa disparition, l’avion était entré dans une zone orageuse avec de fortes perturbations, une zone où se rencontrent des masses d’air des hémisphères nord et sud et qualifiée de «pot au noir».
Selon Pierre-Henri Gourgeon, directeur général d’Air France-KLM, «la zone (d’impact) est à peu près identifiée au niveau de l’Atlantique, qui peut être cernée à quelques dizaines de nautiques près avec l’espoir de retrouver des restes de l’épave ou de détecter les émissions des balises Argos.»
Recherches difficiles
Au total, six appareils brésiliens, dont deux hélicoptères, étaient impliqués mardi dans les recherches. Trois navires brésiliens ont également été déployés, dont un qui doit arriver sur zone mercredi.
A Paris, le ministre français de la Défense Hervé Morin a rappelé l’envoi sur zone de deux navires. Un avion de patrouille maritime a lui aussi mené une première mission, appuyé bientôt d’un deuxième appareil et d’un Falcon 50 de la Marine nationale. Un AWACS et un avion ravitailleur devaient également décoller mardi après-midi et arriver sur zone mercredi, a-t-il précisé.
Le capitaine de vaisseau Christophe Prazuck, porte-parole de l’état-major des armées, a déclaré que les débris pourraient «être étalés sur une superficie assez grande». La recherche «sera très difficile car le relief sous-marin est très abrupt, et il est surplombé par 4000 mètres de fond», a-t-il averti, en précisant que «pour le moment on ne trouve rien», et que «les conditions météo sont assez mauvaises».
La disparition subite de l’avion «ressemble plus à une perte de contrôle de l’appareil liée à toute une série de phénomènes» qu’à un acte terroriste, a commenté sur Europe-1 le secrétaire d’Etat aux Transports Dominique Bussereau, prévenant que l’enquête serait «très longue».
Centrale d’information en Suisse
De son côté, la Suisse a mis en place une centrale d’information pour les proches des personnes disparues. Six ressortissants helvétiques se trouvaient à bord de l’airbus d’Air France. Cette centrale est joignable au 031/323 30 99.
Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) s’est par ailleurs dit «très touché» après cette catastrophe aérienne. Il a présenté ses condoléances aux familles et aux proches des 228 personnes à bord, dont 216 passagers et 12 membres d’équipage.
swissinfo.ch et les agences
Trois numéros d’urgence pour les familles ont été ouverts en France.
Air France a ouvert un numéro pour la France (0.800.800.812) et un autre pour l’étranger (00.33.1.57.02.10.55).
Le ministère français des Affaires étrangères a également ouvert un numéro. Il s’agit du 0.800.174.174.
En Suisse, le Département fédéral des Affaires étrangères a mis en place une centrale d’information Son numéro est le 031/323 30 99.
La disparition d’un Airbus A330 d’Air France, avec 228 personnes à bord, fait partie des plus graves catastrophes de l’aviation civile.
Voici une liste des accidents les plus graves survenus ces cinq dernières années.
20 août 2008
Un MD-82 de la compagnie espagnole Spanair s’écrase peu après son décollage sur une piste de l’aéroport de Madrid: 154 des 172 passagers trouvent la mort.
17 juillet 2007
Un Airbus A-320 de la compagnie brésilienne TAM rate son atterrissage et s’écrase contre un dépôt de carburant à Sao Paulo. Les 187 passagers et 12 personnes au sol y laissent la vie.
29 septembre 2006
Un Boeing 737-800 de la compagnie Gol et un bimoteur privé entrent en collision au-dessus de la jungle amazonienne. Les 155 passagers du Boeing décèdent, alors que le bimoteur parvient à atterrir d’urgence.
22 août 2006
Un Tupolev de la compagnie russe Pulkovo s’écrase en Ukraine, apparemment après avoir été frappé par la foudre, causant la mort de 170 passagers.


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