Succès samedi pour la visite du Château Saint-Maire à Lausanne

(Keystone-ATS) Le gouvernement vaudois a inauguré samedi le Château Saint-Maire rénové à Lausanne. Le public s’est pressé en nombre pendant l’après-midi pour visiter l’édifice et ses aménagements contemporains.
Pas moins de 3200 personnes ont profité des portes ouvertes pour visiter le monument emblématique du pouvoir vaudois après sa rénovation. Il a été pris d’assaut, notamment en début d’après-midi, où la queue s’allongeait jusqu’au milieu de la place du Château, selon un porte-parole.
Dans la matinée, les autorités ont inauguré le fruit de deux ans et quatre mois de travaux. L’ouvrage a été livré dans le respect des délais et du budget prévu. Un défi relevé « avec talent et maîtrise », s’est réjoui le conseiller d’Etat Pascal Broulis en charge des constructions devant un parterre de quelque 520 invités.
« Avec lui, nous refermons un cercle vertueux à travers toute la Cité lausannoise », a souligné le chef du Département des finances et des relations extérieures. Et de rappeler le portail refait à neuf de la Cathédrale de Lausanne il y a 18 mois et l’inauguration il y a un an du nouveau Parlement.
Devoir de mémoire
« Rénover un tel bâtiment, c’est un devoir de mémoire et une responsabilité envers l’histoire », a déclaré la présidente du gouvernement Nuria Gorrite. « Le prince de la première inauguration de 1430 était un Italien. Aujourd’hui, il est Grec… de Sainte-Croix », a-t-elle poursuivi, remerciant d’un « chapeau, collègue » Pascal Broulis pour le travail accompli.
La présidente a mentionné « en passant » qu’un autre pouvoir, le quatrième, gagnait avec « la fin de ce chantier ce qui lui manquait depuis longtemps, une véritable salle de presse. La preuve que, attachés à la diversité et à l’indépendance des médias, mais aussi aux conditions de travail des journalistes, nous savons être à l’écoute et non sur écoute, je le précise », a-t-elle glissé.
Funambule et couper de ruban
L’ensemble du gouvernement était présent, à l’exception de Pierre-Yves Maillard, en voyage en Chine et « interdit de cité », selon le chancelier Vincent Grandjean. Après les discours, un « slackliner » (funambule) a porté le drapeau vaudois du sommet du Parlement à celui du Château.
Pascal Broulis et Nuria Gorrite tout sourire ont procédé au couper du ruban avant d’inviter l’assemblée à l’intérieur. « C’est un chantier simple, un mariage de verre, de pierre, de lumière, c’est incroyable », a noté le grand argentier.
Marier l’histoire et le présent
Un trio d’architectes, des artisans, ingénieurs, archéologues ont mené à bien les travaux d’un coût de 23 millions. Il s’agissait de réhabiliter le monument classé du 15e siècle, de remplacer ses installations techniques et d’y installer un ascenseur.
Les travaux ont permis de valoriser des espaces inexploités. Une salle de presse et une cafétéria ont été aménagées dans les caves, un ascenseur installé.
Le 14e siècle a été mis aux standards contemporains sans changer d’allure. La substance historique a été remise en valeur, transcendée, selon Pascal Broulis. Notamment avec l’oeuvre contemporaine d’Ariane Epars qui a tiré du « Bréviaire des Nobles » datant d’environ 1500 des mots-clé qui sont gravés dans l’entrée.
La rénovation a en outre permis de redécouvrir les socles des balanciers de la monnaie du jeune canton et des peintures murales de l’époque Renaissance.
Dès le mois de mai
Interrompues depuis la fin des années 70, les séances hebdomadaires du Conseil d’Etat reprendront en mai au Château. Ses deux autres occupants, la chancellerie d’Etat et le secrétariat général du Département des institutions et de la sécurité, retrouveront leurs locaux à fin avril.
L’édifice ne sera pas public. Mais les personnes intéressées pourront en faire la visite en petits groupes, a indiqué le chancelier.
La date du 14 avril est hautement symbolique dans le canton. Elle fait référence à son entrée dans la Confédération et à la première séance du Grand Conseil le 14 avril 1803.