Des perspectives suisses en 10 langues

“Shutdown” aux Etats-Unis: administrations au chômage technique et espoir d’un compromis

Malgré des tractations incessantes, les sénateurs des deux bords n'ont pas pu surmonter leurs différends ce weekend. La pierre d'achoppement reste la question de l'immigration. KEYSTONE/AP/J.DAVID AKE sda-ats

(Keystone-ATS) Des centaines de milliers d’employés sont restés chez eux lundi matin. Démocrates et républicains se sont montrés incapables durant le week-end d’adopter un compromis budgétaire permettant de financer l’Etat fédéral.

Si les administrations jugées essentielles – en particulier celles chargées de la sécurité du pays – vont continuer à fonctionner, de nombreuses autres ont demandé à leurs employés de rester chez eux lundi. Le métro et les principales autoroutes menant à la capitale fédérale étaient moins fréquentés que d’habitude.

“Trump shutdown”

Malgré des tractations incessantes, les sénateurs des deux bords n’ont pas pu surmonter leurs différends ce weekend. La pierre d’achoppement reste la question de l’immigration. Les démocrates, minoritaires dans les deux chambres mais indispensables à la majorité républicaine pour adopter un budget même temporaire, veulent des engagements sur le sort de centaines de milliers de clandestins arrivés jeunes aux Etats-Unis avant tout accord.

Donald Trump est resté inhabituellement discret depuis le début du week-end et n’avait pas réagi lundi matin à la perspective d’un nouveau vote, préférant laisser sa porte-parole Sarah Sanders attaquer les démocrates. “L’objectif du président c’est que le gouvernement rouvre ses portes. C’est scandaleux que les démocrates tiennent en otage notre sécurité nationale”, a lancé Mme Sanders sur la chaîne ABC lundi.

Le chef de file des démocrates au Sénat, Chuck Schumer s’est lui moqué de ses adversaires dimanche soir. Il leur a rappelé que c’est la première fois qu’un “shutdown” intervient, alors que la Maison Blanche, la Chambre des représentants et le Sénat sont aux mains d’un même parti.

“Il n’arrivent même pas à se mettre d’accord avec leur président!”, a-t-il lancé. Et de dénoncer un “Trump shutdown” qui aurait pu, selon lui, être évité si le président n’avait pas changé d’avis au milieu du guet.

“Option nucléaire” envisagée

Dans ce contexte, Donald Trump a évoqué dimanche dans un tweet un hypothétique changement des règles du vote au Sénat. Cette hypothèse est connue à Washington sous le nom d'”option nucléaire” tant elle marquerait une rupture radicale dans le fonctionnement de cette institution censée contrebalancer les excès partisans de la tumultueuse Chambre des représentants.

Le règlement intérieur du Sénat, qui est composé de 100 élus, stipule que pour chaque motion, comme la programmation d’un vote, tout sénateur a le droit d’objecter. Cette objection ne peut être surmontée que par un vote des trois cinquièmes du Sénat. En pratique, il faut donc 60 sénateurs sur 100 pour faire quoi que ce soit.

Franchir le Rubicon et prendre la décision unilatérale d’abaisser la barre de 60 à 51 voix transformerait en profondeur le fonctionnement du Congrès et une majorité de sénateurs est vent debout contre une telle initiative.

Le dernier “shutdown” remonte à 2013, sous l’administration du président démocrate Barack Obama. Il avait duré 16 jours.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision