
Trump veut arracher à Netanyahu un accord sur Gaza

Donald Trump a "remercié" lundi Benjamin Netanyahu d'avoir "accepté" son plan de paix en 20 points pour Gaza, et a dit espérer une "réponse positive" du Hamas.
(Keystone-ATS) Le président américain, avec son emphase habituelle, a ouvert une conférence de presse commune avec le premier ministre israélien en parlant de ce lundi comme «peut-être l’un des plus beaux jours de la civilisation».
Il a assuré à Benjamin Netanyahu qu’il aurait son «soutien total» à Gaza si le Hamas rejetait le plan.
La proposition dévoilée par la Maison Blanche prévoit un arrêt immédiat de la guerre à Gaza, accompagné d’un retrait par étapes des forces israéliennes et une libération des otages dans les 72 heures suivant le feu vert d’Israël.
Tony Blair
Une fois les otages libérés, Israël relâcherait plus de 1000 prisonniers palestiniens, dont plusieurs centaines condamnés à perpétuité. Le plan de Trump prévoit une «amnistie» sous conditions pour les membres du Hamas.
Le territoire palestinien serait gouverné par une autorité temporaire «technocratique et apolitique», dont le Hamas serait exclu.
Elle serait placée sous la supervision d’un «comité de la paix» présidé par Donald Trump lui-même et dans lequel l’ancien premier ministre britannique Tony Blair jouerait un rôle.
«Personne ne sera forcé» de quitter Gaza si le plan de paix est mis en oeuvre, selon le document distribué par la Maison Blanche, qui assure même que les habitants seront «encouragés» à rester pour participer à la reconstruction.
Avant la conférence de presse commune, Benjamin Netanyahu avait présenté ses excuses au premier ministre du Qatar pour les frappes israéliennes ayant visé le Hamas dans ce pays, lors d’un appel téléphonique depuis la Maison Blanche.
Donald Trump avait critiqué cette attaque contre le Qatar, grand allié des Etats-Unis et qui joue un rôle de médiation crucial dans les discussions concernant Gaza.
«Seulement vivre»
Sabah Al-Jadaili, une déplacée de 40 ans installée dans une école de Gaza-ville, avait confié avant la réunion à l’AFP: «Ce qui nous importe est que la guerre se termine. Peu importe les détails. Nous voulons seulement vivre».
En neuf mois, le président américain n’a jamais remis en cause son soutien à Israël. Mais ses idées pour mettre fin au conflit déclenché le 7 octobre 2023 par l’attaque du Hamas ont beaucoup varié.
Quant à Benjamin Netanyahu, il a certes promis à la tribune de l’ONU de «finir le travail» face au Hamas, mais au-delà de cette tonalité guerrière, le premier ministre israélien est isolé à l’international et confronté dans son pays à des manifestations pour un cessez-le-feu.
Sur Gaza, il est aussi sous forte pression de ses ministres d’extrême droite. L’un d’eux, Bezalel Smotrich, a réclamé lundi que l’armée israélienne conserve une «liberté totale d’action» dans le territoire en cas de cessez-le-feu.
L’attaque du 7 octobre 2023 a entraîné du côté israélien la mort de 1219 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l’AFP à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées durant l’attaque, 47 sont toujours retenues à Gaza, dont 25 considérées comme mortes par l’armée israélienne.
L’offensive israélienne menée en représailles sur Gaza a fait 66’055 morts, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugés fiables par l’ONU.