Un risque de paralysie au parlement italien se dessine
(Keystone-ATS) L’Italie semblait se diriger lundi soir vers une impasse, avec une Chambre des députés à gauche et un Sénat sans majorité. Ces élections ont également été marquées par la percée du mouvement contestataire 5 Etoiles (M5S) de l’ex-comique Beppe Grillo.
Seul vrai vainqueur du scrutin, Beppe Grillo, décrié comme « populiste » par ses adversaires, a su séduire en surfant sur le rejet de la classe politique et la rage contre l’austérité.
Selon des résultats partiels, il obtiendrait 25,5 % à la Chambre et 23,8 % au Sénat, devenant le deuxième parti politique italien, derrière le Parti démocrate (PD), première force de gauche.
Catalyseur du malaise social d’un pays en pleine récession économique, ce parti a séduit au-delà des clivages droite-gauche avec un programme jugé « populiste » par ses adversaires: fin du financement public des partis politiques, coupes sombres dans le nombre d’élus, revenu minimum de 1000 euros et référendum sur l’euro.
Monti a perdu son pari
De son côté, le chef du gouvernement sortant Mario Monti a perdu son pari de constituer une grande force au centre puisque sa coalition était donnée au maximum à 9-10 % dans chaque Chambre.
Silvio Berlusconi, parti sous les huées en novembre 2011 en laissant une Italie au bord de l’asphyxie financière, a opéré une remontée spectaculaire en promettant d’abaisser les impôts et même de rembourser une taxe foncière impopulaire rétablie par M. Monti.
Coalition de gauche
La coalition de gauche de Pier Luigi Bersani, donnée à 28,7 % selon des résultats partiels sur plus de 94 % des suffrages, devrait pouvoir s’adjuger la majorité des sièges à la Chambre, grâce à un système qui accorde 54 % des fauteuils à la formation arrivant en tête.
Mais au Sénat, où la prime de majorité est accordée par région, les résultats partiels (98%) prévoient le centre gauche très loin de la majorité absolue des 158 sièges. Les dernières estimations lui donnaient 103 sièges, quasi à églalité avec l’alliance de droite de Silvio Berlusconi.