Une spécialité appenzelloise veut conquérir le marché romand
(Keystone-ATS) Les producteurs d’Appenzeller Mostbröckli espèrent obtenir l’inscription au Registre fédéral des Indications géographiques protégées (IGP). Avec leur spécialité de viande de boeuf séchée, comparable à la bresaola, ils veulent sortir des frontières de Suisse orientale.
La requête doit être déposée ces prochaines semaines, a confirmé à l’ats l’Office fédéral de l’agriculture (OFAG). L’information est rapportée par l’hebdomadaire Agri, qui a consacré sa « une » au sujet.
L’Appenzeller Mostbröckli est peu connu en Suisse romande. Actuellement, 90% de la production serait écoulée en Suisse orientale et dans la région de Zurich. Elle atteint un peu plus de 400 tonnes par an.
« Avec l’obtention de l’IGP, nous voulons d’abord éviter que notre produit ne soit fabriqué en Bavière ou dans le Vorarlberg, en Autriche. Nous espérons également une meilleure publicité, surtout en Suisse romande », a expliqué Franz Fässler à Agri. Et d’argumenter que le saucisson vaudois a augmenté son volume de production de 50% depuis qu’il bénéficie de l’appellation IGP.
Troisième tentative
C’est la troisième fois en treize ans que les producteurs appenzellois déposent cette demande devant l’OFAG. Ils ont revu leur cahier des charges et leur produit est désormais élaboré avec 80% de matières premières suisses. Les 20% restants sont importés, comme le permet la loi sur la protection des marques et des indications de provenance (« loi Swissness ») qui entrera en vigueur en 2017.
C’est ce qui chicane l’Association suisse des AOP-IGP, qui refuse de soutenir la demande des producteurs appenzellois. Interviewé par Agri, le directeur Alain Farine estime que seul un produit élaboré avec de la viande 100% suisse mérite l’appellation IGP. A tel point qu’il envisage de faire passer une motion au Parlement pour modifier la loi Swissness.