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Deux comptes liés à l’ancien président argentin bloqués à Genève

Carlos Menem. Keystone Archive

Président de l'Argentine de 1989 à 1999, Carlos Menem est en détention préventive depuis juin dernier. Il est soupçonné d'avoir été «le chef présumé d'une association illicite» de contrebande d'armes vendues à la Croatie et à l'Equateur. C'est dans le cadre de cette enquête que deux comptes viennent d'être bloqués à Genève.

Il y a plusieurs mois, l’Argentine a adressé au moins trois demandes d’entraide judiciaire à la Suisse. Elles concernent l’ancien président Carlos Menem, l’ancien secrétaire général de son gouvernement Alberto Kohan et l’actuel ministre de l’Economie Domingo Cavallo.

Mais, selon l’Office fédéral de la justice (OFJ), les informations fournies dans ces trois dossiers par les autorités argentines n’étaient pas assez complètes pour entrer en matière. En septembre, l’OFJ précisait même qu’aucun compte bancaire appartenant à l’ex-président Carlos Menem n’avait été découvert en Suisse.

Pourtant le quotidien financier l’AGEFI, lui, évoquait un mouvement de 200 000 dollars à la Swiss Bank Corporation de Zurich.

Plusieurs millions de francs

Aujourd’hui, Claude Wenger, juge d’instruction à Genève, confirme. D’ailleurs, à la demande du juge argentin Jorge Urso, deux comptes contenant «plusieurs millions de francs» ont été bloqués dans la Cité de Calvin. Il s’agit d’un compte appartenant à «un proche de Carlos Menem» et d’un autre ouvert «au nom d’une société», indique un proche du dossier.

Que reproche la justice argentine à son ancien président? D’avoir vendu 6500 tonnes d’armes et de munitions à la Croatie en 1993, pays qui était alors soumis à un strict embargo de la part de l’ONU. Par ailleurs, 75 tonnes d’armes seraient parvenues à l’Equateur, pays en guerre contre le Pérou pour un différent frontalier.

Or, ces ventes sont d’autant scandaleuses que des soldats argentins faisaient partie – à l’époque – des casques bleus déployés par l’ONU dans l’ex-Yougoslavie. Et que l’Argentine était garant de l’accord frontalier entre l’Equateur et le Pérou.

Ian Hamel

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