La skieuse Corinne Rey-Bellet tuée par son mari ?
La police recherche le mari de l'ancienne championne de ski. Selon le juge d'instruction, c'est lui qui aurait abattu dimanche soir sa femme et son beau-frère.
Pour le magistrat chargé de l’enquête, c’est vraisemblablement un problème conjugal qui est à l’origine de l’assassinat de Corinne Rey-Bellet.
Le lendemain de la tuerie qui s’est déroulée dans la station valaisanne des Crosets, le véhicule du présumé meurtrier a été retrouvé dans une zone isolée de pâturages et de forêts, à une trentaine de kilomètres du lieu du drame, dans la région d’Huémoz, à 4 kilomètres de la station vaudoise de Villars-sur-Ollon.
Selon les premiers éléments de l’enquête qui ont été communiqués lundi par le juge d’instruction Philippe Médico, le banquier privé saint-gallois de 34 ans s’est rendu dimanche vers 19.00 heures aux Crosets, au domicile des parents de son épouse, dont il était séparé depuis une dizaine de jours.
Il lui a ramené leur fils de deux ans et demi, qu’ils ont couché dans son lit au premier étage du chalet. Tous deux ont ensuite discuté de leur couple dans l’appartement de l’ancienne skieuse (33 ans), avant de regagner le rez-de-chaussée du chalet familial, où se trouvait la mère de Corinne Rey-Bellet et son frère (32 ans). Le père de l’ancienne championne était sorti.
Armé et dangereux
Toujours selon le juge d’instruction, c’est alors que, pour des raisons encore inconnues, le meurtrier a fait feu, tuant son épouse et son beau-frère. Il a également tiré sur la mère de Corinne Rey-Bellet. Atteinte par cinq balles, cette dernière a été hospitalisée. Son état est critique, mais stable.
Une fois son forfait accompli, le meurtrier a quitté l’appartement et a été aperçu par des témoins, tenant un pistolet à la main. C’est un habitant du chalet qui a donné l’alarme, aux environs de 21h30. Le Saint-Gallois a pris la fuite à bord de son véhicule, dans lequel la police a retrouvé le magasin vide de son arme.
Un important dispositif a été mis en place pour tenter de le retrouver. Environ 70 hommes des polices valaisanne et vaudoise ont été mobilisés. La police a lancé un appel à témoin et un avertissement à la population. Pour elle, l’homme recherché est certainement armé et doit être considéré comme dangereux.
Une vive émotion
Le drame a suscité une très vive émotion dans la station. «Tout le monde est abasourdi, on essaie d’émerger de ce cauchemar», a déclaré à la Radio suisse romande Philippe Es-Borrat, cousin de la skieuse et maire de la commune de Val d’Illiez.
Sitôt après l’annonce de la tragédie les messages ont afflué par centaines sur le site Internet de Corinne Rey-Bellet, exprimant la douleur, la sympathie et la consternation.
Ainsi, l’ex-multiple championne du monde et olympique suédoise Pernilla Wiberg écrit sa stupéfaction. «Que dire dans un jour pareil, écrit-elle. Le monde n’est pas ce qu’il devrait être. Corinne restera toujours dans mes pensées comme la fille heureuse qu’elle était.»
«Incompréhensible»
De son côté, Swiss-Ski exprime sa «consternation». La fédération reste sans voix devant «cet acte épouvantable et incompréhensible». Elle témoigne sa compassion aux familles concernées, de même que Swiss-Olympic.
La skieuse valaisanne Sylviane Berthod – qui a côtoyé de près la défunte pendant six ans au sein de l’équipe suisse – manifeste elle aussi son effroi. «D’abord, je n’ai pas pu y croire. Je n’arrive simplement pas à imaginer ce qui a pu se passer.»
Une championne
Jusqu’à son retrait de la compétition en 2003, Corinne Rey-Bellet fugurait parmi les meilleures skieuses du monde.
La Valaisanne restera célèbre pour sa double victoire à Sankt Anton (Autriche) en 1999. Elle avait remporté, le même jour, la descente et le Super G.
Entre 1999 et 2003, Corinne Rey-Bellet compte cinq victoires en Coupe du monde à son palmarès, trois en descente et deux en Super G.
Elle avait quitté la compétition après avoir décroché la médaille d’argent lors de la descente des Championnats du monde à Saint-Moritz (Grisons) en 2003.
swissinfo et les agences
– Corinne Rey-Bellet est née le 2 août 1972 à Val d’Illiez en Valais.
– Spécialiste des épreuves de vitesse, elle a remporté cinq courses de Coupe du monde (trois descentes et deux Super-G), dont un doublé inédit le même jour à Sankt-Anton en janvier 1999.
– En Coupe de monde également, elle est montée une quinzaine de fois sur le podium, entre 1999 et 2003.
– En 2003, Corinne Rey-Bellet décroche l’argent dans la descente des championnats du monde à St Moritz.
– La même année, elle prend sa retraite sportive et met au monde un fils au mois de novembre. Elle prépare alors sa reconversion dans la kinésithérapie.
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