Bagdad demande l’aide américaine
(Keystone-ATS) Les combattants jihadistes ont pris d’assaut mercredi la principale raffinerie d’Irak. Face à leur offensive qui s’intensifie, Bagdad a « officiellement » demandé aux Etats-Unis de mener des frappes aériennes et Téhéran a promis de « remettre les terroristes à leur place ». Ryad et Abou Dhabi ont au contraire mis en garde le Premier ministre irakien.
« L’Irak a officiellement demandé l’aide de Washington en vertu de l’accord de sécurité (avec les Etats-Unis) pour mener des frappes aériennes contre les groupes terroristes », a déclaré le ministre irakien des Affaires étrangères Hoshyar Zebari.
Il s’exprimait après des consultations interarabes sur la situation en Irak. Washington a dit examiner « chaque option » pour aider son allié irakien.
Appui de l’Iran à Bagdad
L’Iran chiite qui appuie le gouvernement de Nouri al-Maliki, un chiite lui aussi, n’a pas exclu de son côté une collaboration avec Washington, la liant toutefois à la réussite des pourparlers sur le nucléaire.
Le président Hassan Rohani a promis que son pays défendrait les sanctuaires chiites en Irak. Un grand nombre de personnes sont prêtes à se rendre en Irak pour assurer la défense des lieux saints et « remettre les terroristes à leur place », a-t-il dit.
Mise en garde sunnite
Au contraire, le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Saoud Al-Fayçal, a dénoncé la « politique confessionnelle et d’exclusion » des sunnites menée selon Ryad par M. al-Maliki.
Les Emirats arabes unis, sunnites eux aussi, ont annoncé le rappel pour « consultations » de leur ambassadeur à Bagdad en raison « des graves » développements en Irak.
Raffinerie de pétrole attaquée
Sur le terrain, les jihadistes de l’EIIL ont lancé à l’aube un assaut contre la raffinerie de Baïji, à 200 kilomètres au nord de Bagdad. Ils portaient des uniformes militaires, à bord de nombreux véhicules, dont certains saisis à l’armée.
Mais les forces irakiennes, appuyées par l’aviation, leur faisaient face. Les combats se poursuivaient dans l’après-midi, selon un responsable.
Enlèvements multiples
Les combattants de l’EIIL qui contrôlent la deuxième ville d’Irak, Mossoul, et ont envahi une grande partie de sa province Ninive (nord), Tikrit ainsi que d’autres secteurs des provinces de Salaheddine (nord), Diyala (est) et Kirkouk (nord), ont réussi à s’emparer de trois villages du nord de l’Irak.
Dans la région de Mossoul, où 80 ressortissants turcs sont retenus par les jihadistes depuis la semaine dernière, une quarantaine d’Indiens ont été enlevés. Par ailleurs, 46 infirmières indiennes sont bloquées en Irak.