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Berne priée de “garder les yeux grands ouverts” face à la Chine

Mike Pompeo était en visite en Suisse la semaine passée. Pour lui, "si les Suisses utilisent des technologies chinoises, alors ils transmettent leurs informations directement au Parti communiste chinois". KEYSTONE/TI-PRESS/SAMUEL GOLAY sda-ats

(Keystone-ATS) Le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo met en garde la Suisse des risques qu’elle encourrait à se rapprocher de la Chine. Berne doit garder les yeux grands ouverts, insiste-t-il.

Mike Pompeo a souligné que l’ouverture économique de la Chine n’avait pas été suivie de changements politiques. “Si la Chine vous offre des technologies de l’information, il faut se rappeler que ledit constructeur est contrôlé par des membres du Parti communiste “, déclare le chef de la diplomatie américaine dans un entretien à la Neue Zürcher Zeitung publié mardi.

Il est important d’avoir à l’oeil ces relations profondes, a-t-il complété. Sinon, la Chine risquerait un jour de posséder des éléments structurels de l’économie mondiale qui ne refléteraient plus les valeurs occidentales, prévient M. Pompeo.

Les Occidentaux n’agissent pas de cette manière. Mais pour Pékin, “le pouvoir économique leur permet de gagner plus tard de l’influence politique”, explique le ministre des affaires étrangères qui a effectué une visite de travail en Suisse en fin de semaine passée. Une première depuis près de vingt ans.

Fin de la sphère privée

Cette mise en garde américaine vise notamment le géant chinois des télécommunications Huawei que l’administration de Donald Trump a placé sur une liste de sociétés suspectes auxquelles il est interdit de vendre des équipements technologiques.

Plusieurs groupes du secteur ont immédiatement réagi rompant certains liens avec Huawei, dont Google. A l’inverse de certains opérateurs nippons et britanniques, les opérateurs suisses eux n’entendent pas rompre avec le fabricant chinois.

Pour M. Pompeo, chaque pays est libre de prendre ses décisions, mais il doit en connaître les risques: “si les Suisses utilisent des technologies chinoises, alors ils transmettent leurs informations directement au Parti communiste chinois”, car il “n’y a pas de sphère privée”.

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