Année noire pour la Rentenanstalt

L'environnement économique et la baisse des revenus sur placements financiers expliquent la perte historique de 1,7 milliard de francs enregistrée par Rentenanstalt/Swiss Life.

L’assureur ne désespère pas de retrouver les chiffres noirs à fin 2003.

Sans surprise et comme il l’avait annoncé au début du mois, l’assureur Swiss Life a bouclé son exercice 2002 sur une perte record de 1,7 milliard de francs contre 115 millions en 2001.

Si le volume de primes brutes a légèrement progressé, de 0,8% à 15,757 milliards de francs, la perte opérationnelle avant impôts et intérêts (EBIT) est passée de 103 millions de francs en 2001 à 1,847 milliard, a fait savoir le groupe, mardi en prélude à sa conférence annuelle de bilan.

Lourds amortissements

Le groupe explique sa lourde perte – la plus importante depuis sa création en 1857 – par l´environnement économique difficile et la chute du marché des actions, qui ont entraîné une détérioration du résultat financier de 18 %, à 4,7 milliards de francs.

Il a fallu procéder à des amortissements du goodwill à hauteur de 1,1 milliard de francs, dont 832 millions pour la seule Banque du Gothard. Acquise pour 2,8 milliards en 1999, elle n’est plus valorisée aujourd’hui dans les comptes que pour 1,4 milliard.

Les fonds propres régressent

Malgré l’augmentation de 1,1 milliard de francs effectuée à fin 2002, les fonds propres s’inscrivent en recul de 16,3%, à 4,17 milliards pour la seconde année consécutive. L’an passé, ils avaient déjà fondu de 35% par rapport à l’exercice précédent.

Secteur clé du groupe, l´assurance vie a vu son volume de primes brutes progresser de 1% à 12,9 milliards de francs sur les principaux marchés que sont la Suisse, la France, les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg.

Recul des marchés non stratégiques

Mais une baisse de 16% à 2 milliards a été enregistrée sur les marchés non stratégiques (Grande-Bretagne, Italie, Espagne) et dans les affaires de La Suisse Vie.

Dans le segment non-vie, une hausse des primes brutes de 12% à 1,1 milliard de francs a pu être enregistrée, qui s´explique essentiellement par la prise en compte dans cette catégorie des affaires d´assurance maladie.

S’agissant des activités de private banking (Banque du Gothard et Société fiduciaire suisse), le groupe a essuyé une perte de 109 millions de francs. La Banque du Gothard table néanmoins sur un bénéfice de plus de 80 millions cette année.

Optimisme mesuré

Le groupe dans son ensemble compte retrouver les chiffres noirs cette année. Une concentration sur les métiers de base et les programmes de réduction de coûts devraient permettre d´atteindre ce but, relève Rolf Dörig, patron de Rentenanstalt/Swiss Life.

Même si le groupe a économisé 212 millions de francs, soit 40% du programme prévu jusqu’en 2004, les actionnaires ne recevront pas de dividende.

Lors de l’assemblée générale du 27 mai, ils se prononceront sur l’entrée de Volker Bremkamp au Conseil d’administration. Jusqu’ici, membre de la direction de l’assureur allemand Axa Colonia.

swissinfo et les agences