Pascal Couchepin reste sourd aux revendications des vignerons
Les vignerons genevois et vaudois mécontents, qui occupent depuis lundi la Place fédérale, n'ont pas réussi à faire changer d'avis le conseiller fédéral Pascal Couchepin qu'ils ont rencontré jeudi. Déçus, ils ont quitté Berne en tracteurs. Certains envisagent déjà de revenir à Berne au mois de novembre.
Le chef du Département fédéral de l’économie (DFE) a fait valoir le fait que les vignerons savaient depuis 1995 que les importations de vins étrangers allaient être libéralisées.
Pour Pascal Couchepin, le Parlement a décidé cette ouverture des frontières et il n’existe aucun moyen de réduire les contingents d’importation. Si le chef du DFE s’est dit conscient de la situation précaire des certains viticulteurs, «ils ne peuvent toutefois rien attendre en matière de taxes sur les importations».
La rencontre s’est déroulée dans une atmosphère amicale, a relevé le conseiller fédéral. Il ne voit cependant aucune possibilité de répondre aux doléances des viticulteurs, notamment parce que les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) n’autorisent pas de nouvelles restrictions dans ce domaine.
Bien que le vin blanc suisse ait perdu du terrain par rapport aux vins blancs étrangers, la production indigène couvre encore 80% de la demande intérieure. En outre, la part stable du vin rouge suisse tend à démontrer que les produits indigènes peuvent être concurrentiels en misant sur la qualité.
L’exemple valaisan
Pascal Couchepin a pris en exemple le Valais. Un canton qui a réduit sa production alors que d’autres cantons connaissent une surproduction structurelle.
L’an dernier dans l’ensemble de la Suisse, les surplus ont représenté quelque 4,5 millions de litres. Ainsi, le canton de Genève connaît une situation difficile parce qu’il peine à écouler ses vins bon marché, victimes de la concurrence des produits étrangers.
Le directeur de l’Office fédéral de l’agriculture (OFAG), Manfred Boetsch, a présenté les mesures du paquet agricole 2007, dont le projet doit être mis en consultation ces prochaines semaines par le Conseil fédéral.
Il prévoit notamment une aide aux vignerons devant faire face à des restructurations. En outre, la commercialisation des produits du vignoble devrait être soutenue en tant que culture agricole et l’aide à l’exportation améliorée.
Déception et espérance
Déçus, les vignerons déçus ont quitté en tracteurs la Place fédérale peu avant midi. «Ce n’est pas la faute des viticulteurs si les importations de produits étrangers bon marché ont augmenté», a relevé Eric Leyvraz, vigneron à Peissy (GE).
Toutefois, les manifestants considèrent avoir obtenu partiellement satisfaction. Le 26 septembre prochain, en effet, Pascal Couchepin rencontrera des représentants de la Fédération suisse des vignerons et de l’Union des producteurs suisses.
Mais, les protestataires n’excluent pas de revenir manifester devant le Palais fédéral, au mois de novembre.
swissinfo avec les agences
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