France: impossible de baisser le coût du travail de 30 milliards
(Keystone-ATS) Le gouvernement ne peut pas se permettre d’abaisser le coût du travail de 30 milliards d’euros comme le demandent les grands patrons français car cette situation pèserait trop sur le pouvoir d’achat des Français, a déclaré lundi le ministre de l’économie Pierre Moscovici.
« Je ne le crois pas », a répondu sur Europe 1 le ministre auquel il a été demandé si le gouvernement allait suivre les revendications de l’Association françaises des entreprises privées (AFEP) pour une baisse de 30 milliards d’euros du coût du travail.
« Parce que nous venons de faire un effort historique pour réduire nos déficits » publics, avec l’objectif de les ramener de 5% du PIB en 2012 à 3% en 2013, a ajouté le ministre.
Or, abaisser le coût du travail dans de telles proportions risquerait de remettre cet objectif en cause, et « c’est une question de crédibilité, si la France n’honorait pas sa signature (…) nous serions sanctionnés ».
Il est exclu de compenser ces 30 milliards d’euros (plus de 36 milliards de francs) par une hausse de la TVA ou de la CSG (Contribution sociale généralisée) car cela grèverait « le pouvoir d’achat des Français » qui sont les « clients » de ces mêmes entreprises.
Pression accrue du patronat
Les grands patrons français ont accru la pression sur le gouvernement en présentant leur propre version de ce que devrait être le « pacte » de compétitivité pour relancer l’économie du pays, alors que l’ex-patron d’EADS Louis Gallois doit rendre le 5 novembre ses travaux sur ce point.
Ils réclament notamment que l’Etat s’engage à réaliser « 60 milliards d’euros d’économies au cours des cinq prochaines années », soit 3 points de produit intérieur brut.
Pour y parvenir, les grands groupes demandent une baisse des cotisations sociales de 30 milliards d’euros sur deux ans qui serait financée par un relèvement de la TVA et la baisse des dépenses publiques. Le gouvernement a déjà écarté l’idée de toute baisse massive des charges.