
Jean Scarcella renonce à son rôle d’abbé de Saint-Maurice

Jean Scarcella a décidé de renoncer à son rôle d'abbé de Saint-Maurice (VS), a annoncé samedi l'abbaye. Un rapport présenté la semaine dernière pointait une gestion "déficiente" des abus sexuels dans l'institution.
(Keystone-ATS) Mgr Scarcella affirme dans un communiqué avoir « acquis la certitude (…) qu’il appartient désormais à des forces vives de mettre en œuvre les mesures décidées dans notre plan d’action ». Il a réitéré sa demande de pardon aux victimes et aux fidèles. Il « espère que les décisions concourront à éliminer toutes formes d’abus ».
Le pape Léon XIV a accepté la renonciation du père-abbé, précise l’abbaye. La direction de l’institution est assumée par Simon Previte, en tant que vicaire capitulaire. Un nouvel abbé doit être élu d’ici fin septembre.
Jean Scarcella avait lui-même été mis en cause, accusé d’avoir eu un geste inapproprié par le passé. La justice cantonale avait classé l’affaire et l’abbé avait repris ses fonctions il y a trois mois. La Conférence centrale catholique romaine de Suisse (RKZ) avait regretté ce retour, y voyant une atteinte à la crédibilité des mesures prises contre les abus.
« Nombre non négligeable » d’abus
Un groupe de travail indépendant a constaté des « dysfonctionnements importants » dans la gestion des abus sexuels au sein de l’abbaye au cours des dernières décennies. Un « nombre non négligeable » d’actes de violence sexuelle en tout genre commis entre 1950 et 2022 ont été révélés dans le rapport du groupe présenté la semaine dernière.
Il a fallu des révélations dans les médias en 2023, notamment dans l’émission « Mise au point » de la RTS, pour que l’Abbaye charge le procureur général neuchâtelois Pierre Aubert de mener l’enquête aux côtés de chercheuses de l’Université de Fribourg.
L’abbaye a dans la foulée annoncé une série de mesures, qui concernent notamment l’accueil des victimes, la refonte de la gouvernance, la prévention ou encore le travail de mémoire.