Kremlingate : l’enquête prend de l’ampleur à Genève

La justice genevoise a ouvert une enquête pour blanchiment d'argent contre le magnat russe de l’aluminium, Lev Tchernoï. Le juge Laurent Kasper-Ansermet, en charge du dossier, a confirmé cette information révélée par le SonntagsBlick il y a une semaine.

La justice genevoise a ouvert une enquête pour blanchiment d’argent contre le magnat russe de l’aluminium, Lev Tchernoï. Le juge Laurent Kasper-Ansermet, en charge du dossier, a confirmé cette information révélée par le SonntagsBlick il y a une semaine.

C’est suite à la signalisation d’une banque qui a détecté une opération suspecte que la procédure a été ouverte. Au Palais de justice de Genève on précise que cette affaire n’a pas de lien avec les ramifications suisses du scandale de la Bank of New York où des milliards de dollars auraient été blanchis par la mafia russe. Pourtant selon notre enquête, d’étranges coïncidences apparaissent. Lev Tchernoï est un personnage très influent en Russie. Il est notamment un partenaire en affaires avec la compagnie anglaise Trans World Group. Cette société possède une filiale à Genève, la Trans-World Metals. Dotée d’un capital de 250 millions de dollars, elle est basée au numéro 46 de la très sélecte rue du Rhône.

Coïncidence, à cette même adresse genevoise, on trouve aussi la société Menatep Finance. Avec un capital de trois millions de francs, celle-ci gère la trésorerie du groupe Menatep et de ses clients. Or la banque russe Menatep semble être au coeur de l’affaire Bank of New York. Plusieurs personnages mis en cause par les autorités américaines ont des liens très étroits avec la Menatep Bank.

Autre hasard du destin, avant de déménager à la rue du Rhône, Menatep Finance était domiciliée au numéro 1 de la rue des Moulins, toujours à Genève. Dans le même immeuble, on trouve la société Valmet. Or la succursale de Valmet à l’île de Man intéresse les enquêteurs américains qui estiment que des fonds auraient transité via ce paradis fiscal. Précisons que tant Trans-World Group que Valmet affirment travailler dans la stricte légalité et qu’aucun des responsables de ces entreprises n’est actuellement mis en cause par la justice helvétique.

Luigino Canal