
L’Université de Fribourg, une importante plus-value pour le canton

Chaque franc investi par l'Etat de Fribourg dans l'Université a généré 3 francs environ de valeur ajoutée dans le canton en 2024. Le montant apparaît en hausse d'un tiers par rapport à la précédente étude sur l'importance économique de l'Unifr, basée sur des données de 2015.
(Keystone-ATS) «Grâce à la formation continue de personnel qualifié et au transfert de connaissances dans la région, l’Université de Fribourg est une institution qui contribue à l’attractivité du canton en tant que place économique et sa renommée en général», a indiqué mercredi l’Unifr en dévoilant l’étude menée par BAK Economics AG, à Bâle.
«Les hautes écoles sont parfois perçues dans le débat public davantage comme un facteur de coût que comme un facteur économique», ont noté les intervenants, dont la rectrice Katharina Fromm. «Si les contributions des pouvoirs publics sont bien connues, on manque d’informations complètes sur les effets économiques».
L’an passé, l’Université de Fribourg (Unifr) a produit une valeur ajoutée brute de 268 millions de francs, tout en employant 2704 personnes, soit 1919 postes en équivalents plein temps (EPT). En outre, de nombreuses entreprises régionales bénéficient de commandes liées à ses activités.
Impact en entreprise
La demande de consommation intermédiaire et d’investissement de l’Unifr sur le plan cantonal ainsi que les dépenses de consommation des employés et étudiants ont généré une valeur ajoutée de 140 millions et 956 emplois EPT dans les sociétés fribourgeoises. Chaque poste a abouti donc à la création d’un demi-poste en entreprise.
Au total, 408 millions de francs de valeur ajoutée ont été créés en 2024 en lien avec l’Université, alors que la somme n’excédait pas 227 millions en 2015. Le montant a été généré par 4019 personnes employées à l’Université et dans d’autres entreprises du canton pour un volume de salaires de 300 millions de francs.
Les effectifs constituent plus de 2% de l’économie cantonale. Chaque franc de valeur ajoutée produit par l’Unifr a généré 52 centimes supplémentaires dans d’autres entreprises du canton. L’Université constitue un élément important du paysage éducatif cantonal et joue aussi un rôle majeur dans l’économie régionale.
Comme pour les entreprises privées, il est possible de mesurer sa contribution à la performance économique cantonale. La croissance entre 2014-2024 a atteint 29% pour l’Unifr. Elle affiche ainsi une hausse de la valeur ajoutée supérieure à la moyenne par rapport à l’économie cantonale dans son entier (+23%).
Gains de productivité
La croissance de l’emploi à l’Université est toutefois inférieure à la moyenne cantonale. Ce qui souligne les gains de productivité que l’institution a pu réaliser au cours de la dernière décennie, constate le communiqué.
Les prestations d’enseignement et de recherche apportent des ressources de 187 millions, grâce à des contributions de la Confédération et d’autres cantons ainsi qu’à des financements de la recherche. Ces fonds financent 54% du budget de l’Unifr et permettent au canton de jouir d’un site de «haut niveau».
En tant que canton universitaire, Fribourg a financé 39% des dépenses de son université l’an passé, soit 125 millions de francs. Indépendamment de l’origine des fonds, la majeure partie de la valeur ajoutée générée par l’Université revient au canton de Fribourg.
En 2015, chaque franc versé par le canton à son université avait généré «seulement» un peu plus de 2 francs de valeur ajoutée dans le canton. Le montant comprend uniquement les effets financiers immédiats liés aux flux financiers générés par l’Université.
Retombées fiscales
La garantie d’une main-d’œuvre qualifiée, la capacité d’innovation et le transfert de connaissances et de technologies ne sont pas encore pris en compte ici, selon BAK Economics AG. Une part substantielle de la valeur ajoutée créée est imposable pour le canton et les communes.
Grâce aux retombées fiscales associées, l’étude estime que 22% des contributions du canton retournent dans les caisses cantonales et communales. Et cela ne tient pas compte des impôts sur le revenu des diplômés qui travaillent dans le canton de Fribourg après leurs études.
Plus d’un diplômé sur cinq réside en effet toujours dans le canton cinq ans après l’obtention de son diplôme et y paie ses impôts sur le revenu. A eux seuls, les diplômés des dix dernières années devraient verser au canton des impôts sur le revenu représentant 10% des contributions annuelles du canton à l’Université.