Manifestants à Genève pour la libération d’une opposante algérienne

(Keystone-ATS) Des Suisses s’activent pour demander la libération de l’une des principales opposantes algériennes, Louisa Hanoune, détenue depuis mai dernier dans son pays. Des dizaines de personnes ont manifesté samedi sur la Place des Nations, certaines ciblant Ignazio Cassis.
« Libérez Louisa Hanoune sans conditions ! », demandait une banderole lors de ce rassemblement organisé par le comité suisse de soutien à la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), candidate à plusieurs reprises à la présidentielle. Une campagne a été lancée dans plus de 100 pays.
Les manifestants s’inquiètent de la dégradation de son état de santé après sa condamnation il y a quelques mois à 15 ans de prison par un tribunal militaire. Plusieurs dizaines de personnes liées au Hirak, le mouvement de protestation depuis près d’un an qui a abouti au départ de l’ancien chef de l’Etat Abdelaziz Bouteflika, ont été relâchés début janvier. Mais plus de 150 militants, avocats ou autres manifestants seraient toujours détenus.
Les personnes réunies samedi matin ont appelé à la libération de Mme Hanoune et de tous les prisonniers politiques, mais aussi l’abandon des charges contre eux. Ces syndicalistes, représentants politiques ou soutiens de la secrétaire générale du PT ont approuvé une résolution qu’une délégation devait remettre au consul d’Algérie à Genève.
Discussion récemment
Parmi les manifestants, l’ancien conseiller national (PS/VD) Nicolas Rochat Fernandez avait rencontré il y a quelques mois l’ambassadeur algérien à Berne avec ses camarades genevois Laurence Fehlmann Rielle et Manuel Tornare. Il met en cause la politique menée par le conseiller fédéral Ignazio Cassis « sur les échanges économiques plutôt que sur des solutions de paix ».
Il ne s’attend pas à davantage d’efforts du ministre pour « dénoncer » la situation des détenus politiques en Algérie. Parmi les discours, un autre socialiste demande au chef de la diplomatie suisse de mentionner cette affaire auprès des institutions internationales et du gouvernement algérien. Des représentants de l’Organisation internationale du travail (OIT) s’étaient notamment rendus dans ce pays il y a quelques mois.
« Nous devons aussi exiger l’abolition des dictatures », a expliqué un autre ancien conseiller national socialiste vaudois, Eric Voruz, qui avait rencontré Mme Hanoune. Parmi les manifestants se trouvaient notamment des représentants genevois des Verts, du PS ou encore d’Ensemble à Gauche, mais aussi des membres du Syndicat des services publics (SSP) ou d’Unia. Certains ont visé la répression en Algérie contre les syndicalistes.