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Meurtre d’une jeune prostituée en Suisse: procès en appel mercredi

Le procès en appel d'un travailleur frontalier accusé d'avoir tué une jeune prostituée roumaine en 2016 s'ouvre mercredi devant la cour d'assises du Jura (F) (image d'illsutration). sda-ats

(Keystone-ATS) Le procès en appel d’un travailleur frontalier condamné pour le meurtre d’une prostituée roumaine à Sullens (VD) en novembre 2016 s’ouvre mercredi devant la cour d’assises du Jura (F). Condamné à 20 ans de réclusion criminelle en décembre dernier, l’ancien agent de sécurité clame son innocence.

L’homme a été reconnu coupable d’avoir tué la jeune fille de 18 ans avec laquelle il avait eu une relation tarifée dans la nuit du 29 au 30 novembre 2016. Il travaillait alors en Suisse et habitait à Mouthe dans le Doubs (F) avec sa femme et son fils.

Il a toujours contesté avoir tué la jeune femme, accusant deux hommes qu’il n’a pas pu identifier. Il a en revanche admis avoir transporté et abandonné le corps dans la forêt communale du Frasnois (Jura), en France. Son ADN a été le seul retrouvé sur la victime.

La piste des proxénètes

Selon lui, il venait d’avoir un rapport sexuel tarifé avec elle lorsque deux hommes ont surgi et l’ont tuée, avant de lui ordonner de « faire le nécessaire » pour se débarrasser du corps. Son avocat, Me Sylvain Cormier, entend remettre au coeur des débats la piste des « proxénètes ultra-violents » qui exploitaient la jeune femme, s’appuyant notamment sur le travail de deux criminologues qui ont enquêté en Suisse et en Roumanie. Il plaidera l’acquittement.

L’adolescente roumaine tombée sous la coupe d’un « lover boy », qui l’avait séduite puis prostituée sur les trottoirs suisses, est longtemps restée « l’inconnue du Frasnois ». Son corps nu, lardé de 26 coups de couteau, avait été découvert par des bûcherons le 15 décembre 2016, mais tous les os de son visage était brisés par une multitude de coups, la rendant méconnaissable.

Portrait-robot

La gendarmerie avait réalisé une reconstitution faciale de la jeune femme afin d’établir son portrait-robot en 3D. Près d’un an après sa mort, deux gendarmes français et suisse avaient finalement fait le rapprochement avec une carte d’identité retrouvée à Sullens, à proximité de traces de sang.

Un forage dans le béton avait permis d’extraire de l’ADN, qui s’est avéré être celui de « l’inconnue du Frasnois ». Les enquêteurs avaient ensuite confondu le meurtrier présumé en vérifiant les entrées dans les hôpitaux du secteur. Le trentenaire s’était en effet rendu le 30 novembre 2016 à l’hôpital de Pontarlier pour faire soigner une blessure à une main.

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