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Total veut produire davantage d’hydrocarbures jusqu’en 2030

Total envisage de passer sa production quotidienne d'équivalent pétrole et gaz de 3 millions de barils actuellement à 4 millions d'ici 2030 KEYSTONE/EPA/CHRISTOPHE PETIT TESSON sda-ats

(Keystone-ATS) Le géant pétrolier Total n’anticipe pas de baisse de la demande d’hydrocarbures avant 2030, a déclaré mardi son PDG lors de la conférence International Petroleum Week, et entend bien l’accompagner en augmentant sa production sur la période.

« Nous n’anticipons pas de baisse de la demande en pétrole et gaz avant 2030 », a expliqué Patrick Pouyanné lors d’une intervention à l’occasion d’un cycle de conférences de l’industrie du pétrole qui, Covid-19 oblige, se tient par visioconférence et non à Londres comme jusqu’à l’an dernier.

En conséquence, Total envisage de passer sa production quotidienne d’équivalent pétrole et gaz de 3 millions de barils actuellement à 4 millions d’ici 2030, grâce au renfort attendu du gaz naturel liquéfié (GNL) et du renouvelable.

La major reste cependant « très fière de produire du pétrole », a souligné M. Pouyanné, rappelant que l’économie mondiale était encore largement dépendante de l’énergie fossile.

« La transition énergétique doit être faite mais elle prendra du temps car les énergies renouvelables sont coûteuses à mettre en oeuvre », a continué le patron du géant énergétique, qui s’est engagé à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.

Mais s’il reste « prudent » pour l’année en cours, M. Pouyanné attend une augmentation des rentrées d’argent de Total puisqu' »une augmentation du prix du baril de 10 dollars apporte 3,2 milliards de flux de trésorerie » à l’entreprise, a-t-il expliqué.

Or le baril de Brent, la référence européenne, est passé d’un peu plus de 35 dollars début novembre, juste avant l’annonce des vaccins contre le Covid-19, à 65 dollars ces jours-ci.

Le sujet du « pic pétrolier » (« peak oil » en anglais) est largement discuté au sein de l’industrie, beaucoup d’acteurs se demandant si la demande va vraiment rebondir ces prochaines années au-delà d’un maximum qui aurait été atteint en 2019.

Depuis, la pandémie a fait plonger la demande d’hydrocarbures, et la transition énergétique mine les perspectives à long terme.

Pendant longtemps, les experts ont cherché à déterminer le moment où les réserves mondiales de pétrole commenceraient à décliner. Aujourd’hui ils s’interrogent surtout sur le moment où c’est la demande qui commencera à basculer.

En attendant, les finances des majors ont souffert l’an dernier. Total a par exemple annoncé au début du mois une perte nette de 7,2 milliards de dollars (6,5 milliards de francs) en 2020, contre un bénéfice de 11,2 milliards en 2019, en raison de dépréciations et des cours bas du pétrole du fait de la crise sanitaire.

Ses concurrents européens et américains ont partagés des résultats semblables.

Le groupe a par ailleurs comme projet de marquer sa diversification au-delà du pétrole en adoptant un nouveau nom: TotalEnergies. Présenté à l’occasion des résultats annuels ce mois-ci, il sera proposé aux actionnaires au printemps.

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