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La pollution à l’agenda de l’Assemblée environnement de l’ONU

D'ici 2050, "il y aura plus de plastique que de poissons dans les mers", prévient le Programme des Nations unies pour l'environnement (image d'illustration). KEYSTONE/EPA/MIKE NELSON sda-ats

(Keystone-ATS) Les ministres de l’Environnement d’une centaine de pays sont réunis jusqu’à mercredi à Nairobi sous l’égide de l’ONU. Ils doivent lancer un appel à lutter contre la pollution, qui tue prématurément chaque année neuf millions d’individus dans le monde.

L’Assemblée des Nations unies pour l’environnement doit finaliser une déclaration politique contre la “pollution généralisée” qui pèse toujours plus sur la vie humaine, les économies, les écosystèmes. Ce texte verrait les Etats membres de l’ONU s’engager à limiter la pollution de la Terre avec des produits chimiques, des déchets non-biodégradables ou encore des fumées toxiques.

Selon le Programme de l’ONU pour l’environnement (PNUE), qui accueille la réunion, sept millions de décès annuels sont liés à la mauvaise qualité de l’air (émissions industrielles, des véhicules, des foyers de cuisson…). La pollution de l’eau est une autre cause majeure de mortalité, suivie des expositions aux toxines et substances cancérigènes au travail.

Un décès sur six lié à la pollution

Au total, un décès sur six était lié à la pollution en 2015, surtout dans les pays en développement (intoxications, maladies pulmonaires, cancers…), selon le PNUE. Plus de la moitié des neuf millions de morts se comptaient en Inde et en Chine, en pleine industrialisation.

L’Assemblée pour l’environnement, créée en 2012 par les dirigeants mondiaux afin de renforcer le combat environnemental, se réunit pour la troisième fois. Quelque 2500 participants sont attendus dont, outre les ministres, des PDG d’entreprises, des scientifiques, des ONG.

La Suisse est représentée par une délégation de six personnes conduite par Franz Perrez, le chef de la division des affaires internationales de l’Office fédéral de l’environnement (OFEV).

Plastiques et peintures au plomb

Un certain nombre de résolutions seront sur la table, notamment sur l’interdiction du plomb dans les peintures et la limitation des plastiques. “Nos océans se remplissent de déchets si rapidement que d’ici 2050 il y aura plus de plastique que de poissons dans les mers”, prévient le PNUE dans un communiqué.

Quant aux peintures au plomb, leur interdiction, si elle était actée, “serait une étape majeure contre un risque qui nuit chaque année au développement neurologique de 600’000 enfants”, ajoute le PNUE.

D’autres résolutions seront proposées, en faveur des contrôles de la qualité de l’air en ville ou pour réduire les dégradations générées par les conflits armés.

“Nous devons avoir raison de la pollution avant qu’elle ait raison de nous”, appelle le directeur du PNUE, Erik Solheim. “Cela signifie pouvoir respirer dans nos villes, éloigner les produits chimiques dangereux de la chaîne alimentaire, et éviter que nos océans se transforment en soupes de plastique”.

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