Un label de l’UNESCO file sous le nez du Parc national
(Keystone-ATS) Le Parc national suisse et le Val Müstair perdent le label « réserve de biosphère de l’UNESCO ». Ce revers est la conséquence du refus dans les urnes dimanche des citoyens de S-chanf (GR) et Zernez (GR) d’ajouter une zone tampon à la réserve comme l’UNESCO le demandait.
La décision de l’UNESCO de retirer le label n’est pas encore tombée, a indiqué lundi à l’ats Georg Fallet, président de « la réserve de biosphère Val Müstair Parc National ». Mais ce dernier part du principe que le label sera perdu, car « nous ne remplissons pas les exigences formulées en 2010 par l’UNESCO ».
La perte du label va toucher plus fortement le Val Müstair que le Parc national. Ce dernier n’utilisait que rarement le label pour sa publicité. Pour le Val Müstair en revanche, il constitue un important atout touristique. C’est la seule région en Suisse avec l’Entlebuch, dans le canton de Lucerne, à être au bénéfice de cette distinction.
Parc régional d’importance nationale
Même sans la reconnaissance de l’UNESCO, le Val Müstair reste « un parc régional d’importance nationale », souligne Georg Fallet. Il en existe environ 30 dans le pays. Sans le label, il sera plus difficile au Val Müstair de se distinguer des autres. On espère toutefois que la région pourra continuer à utiliser le mot « biosphère » sans l’ajout « UNESCO ».
Le Parc national suisse a été la première réserve de biosphère de l’UNESCO en Suisse. Le label lui a été accordé en 1979. Au milieu des années 1990, l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) a posé de nouvelles exigences.
Zone tampon
Elle a demandé que la réserve de biosphère du Parc national sous stricte protection soit entourée par une zone tampon avec des critères de protection moins sévères. Le Parc national avait un délai de 20 ans pour concrétiser la demande de l’UNESCO.
Il s’est alors allié au Val Müstair, ce dernier devant faire office de zone tampon. En 2010, l’UNESCO a demandé que la zone tampon soit étendue aux communes de S-chanf, Zernez et Scuol (GR).
Les citoyens des trois communes se sont prononcés dimanche sur le plan d’extension. Scuol a nettement accepté, mais les deux autres ont refusé de faire partie de la zone tampon.
Selon Georg Fallet, beaucoup de gens ont pensé que la zone tampon allait engendrer des restrictions dans l’utilisation des terres. Il rappelle que l’agrandissement du Parc national en 1961 avait provoqué de fortes tensions dans la région.