Une nouvelle du « New Yorker » portée par le #Metoo
(Keystone-ATS) Une nouvelle publiée par le magazine « New Yorker », sur la rencontre entre un homme et une femme et vue par beaucoup comme une extension du mouvement #Metoo, est devenue en quelques jours un phénomène. Elle a valu à son auteure un contrat d’édition à plus d’un million.
Publiée dans l’édition datée du 11 décembre mais mise en ligne dès le 4 décembre, la nouvelle intitulée « Cat Person » (quelqu’un qui aime les chats) est devenue le deuxième article le plus lu sur le site du « New Yorker » de toute l’année 2017.
La nouvelle arrive juste derrière l’article-choc de Ronan Farrow début octobre, dans lequel plusieurs femmes témoignaient contre Harvey Weinstein, dont trois l’accusaient de les avoir violées.
« Cat Person » est le premier récit de Kristen Roupenian, 36 ans, enseignante à l’université de Harvard, à paraître dans un grand magazine. Mercredi, l’éditeur Scout Press, du groupe Simon & Schuster, a annoncé avoir signé avec Kristen Roupenian un engagement portant sur deux livres, dont le premier devrait être publié au printemps 2019.
Selon plusieurs médias américains, Kristen Roupenian aurait fait l’objet d’enchères de la part de plusieurs éditeurs, l’offre gagnante dépassant le million de dollars. Une somme inhabituelle pour un premier roman, qui plus est par une auteure encore inconnue il y a trois semaines.
Interrogé, Scout Press s’est refusé à tout commentaire.
Vague de réactions
« Cat Person » évoque la rencontre d’une étudiante de 20 ans avec un homme de 34 ans, la construction d’une relation, l’alchimie, les malentendus, l’incompréhension, mais aussi la genèse et le déroulement d’une première relation sexuelle.
La nouvelle « a eu de l’effet sur des millions de lecteurs dans le monde entier, qui y ont trouvé quelque chose qui leur a semblé vrai ou qui leur a fait penser à leurs propres expériences », a expliqué à l’AFP Deborah Treisman, responsable de la fiction au « New Yorker ».
Elle a déclenché une vague de réactions, beaucoup y voyant un prolongement de la campagne anti-harcèlement #MeToo, lancée dans le sillage du scandale Harvey Weinstein, qui incite les femmes victimes de harcèlement ou d’agression sexuelle à témoigner publiquement.
« Un débat sain »
Certains ont néanmoins critiqué cette appropriation, soulignant que la nouvelle était bien une fiction et non un témoignage.
« Elle a suscité ce qui me semble être, pour l’essentiel, un débat sain sur le consentement, les interactions entre hommes et femmes et sur la nature de la fiction », a estimé Deborah Treisman.
Contactée par l’AFP, Kristen Roupenian n’a pas donné suite.