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Chronologie jurassienne, 1979 – 2004

Pierre Lachat, le premier président du gouvernement jurassien, harangue la foule réunie à Delémont le 24 septembre 1978. Keystone

La «Question jurassienne» n’a pas été réglée avec le plébiscite du 23 juin 1974. Des années de braise ont suivi.

Puis une politique de dialogue s’est mise en place, notamment à travers la création d’une «Assemblée interjurassienne» (AIJ).

1977

Le Jura Nord s’étant séparé de Berne, la notion de «Peuple jurassien», reconnue dans la Constitution cantonale bernoise en 1950, est supprimée.

1978

Malgré la création du canton du Jura, les Béliers comme le RJ affirment toujours viser la réunification du Jura. Les affrontements entre ‘Béliers’ et ‘Sangliers’ se multiplient.

1979

Peu après l’entrée en souveraineté du nouveau canton, des failles apparaissent entre le Rassemblement jurassien (RJ), qui veut continuer le combat, et le gouvernement jurassien, qui se fixe sur une position plus légaliste.

Scandale et remises en cause

1984

L’affaire des «caisses noires» éclate. On apprend que les autorités bernoises ont arrosé financièrement les mouvements antiséparatistes, dès 1974 déjà. Cet argent a donc pu influencer l’issue des sous-plébiscites (et notamment la situation de la très controversée commune de Moutier). Scandale.

Dans la foulée, une organisation clandestine jurassienne renoue avec l’activisme des années 60. Mais cette fois-ci, l’ambiance est davantage au vandalisme qu’à l’humour.

1986

Les élections municipales de Moutier, ville restée bernoise, sont remportées par les séparatistes.

1989

Le district germanophone de Laufon, qui avait choisi de rester bernois en 1983, vote son rattachement à Bâle-Campagne.

Suite à l’affaire laufonnaise et au scandale des caisses noires, les Jurassiens du Nord tenteront par de multiples voies juridiques de remodeler et d’agrandir la carte de leur canton. Tentatives auxquelles une décision du Tribunal fédéral mettra fin en 1991.

La voie du dialogue

1993

La «Commission Widmer», instituée en 1992 par le Conseil fédéral suite à une demande de médiation, rend son rapport. A l’unanimité de ses membres, elle propose une relance de l’objectif de la réunification. Electrochoc dans le Jura bernois, satisfaction dans le Nord.

La même année, le mouvement autonomiste, de plus en plus dominé par les militants du Sud, prend le nom de ‘Mouvement autonomiste jurassien’ (MAJ). En septembre, meurt Roland Béguelin.

1994

Un accord est passé entre les cantons du Jura et de Berne, qui vise à régler politiquement la Question jurassienne. Au centre de cet accord, la création d’une «Assemblée interjurassienne» (AIJ).

La collaboration inter-cantonale prend résolument le pas sur la notion de réunification. Appuyant cette approche, une large frange du MAJ tourne le dos a ce que fut le combat du RJ et de Roland Béguelin.

Vers l’autonomie du Sud?

1998

Lors d’un vote consultatif, les citoyens de Moutier, refusent l’idée d’une intégration séparée au canton du Jura. Ce sera l’ensemble du Jura Sud ou rien…

2000

L’AIJ adopte sa Résolution 44, qui prévoit de doter le Jura bernois d’une large autonomie, puis d’instaurer un partenariat avec le canton du Jura qui pourrait éventuellement déboucher sur une réunification. Crispation bernoise.

2002

Le gouvernement bernois, à travers un arrêté, accorde une certaine autonomie au Jura Sud. Il veut doter sa partie francophone d’un Conseil élu par le peuple. Cet organe aura des compétences décisionnelles en matière de culture et de formation.

2003

Remise à Delémont de l’initiative intitulée «Un seul Jura», lancée par le MAJ. Elle demande que le canton du Jura présente une offre de souveraineté cantonale partagée avec le Jura bernois en vue de la création d’un canton à six districts. En mai 2004, le gouvernement jurassien demande au parlement de rejeter cette initiative.

16 juin 2004

Le statut particulier du Jura bernois est accepté par le Grand conseil bernois. Si le vote est confirmé, la région disposera à l’avenir d’une certaine autonomie et de compétences dans les domaines scolaires et culturels. La nouvelle loi prévoit de créer un Conseil du Jura bernois (CJB) ainsi qu’un Conseil des affaires francophones (CAF). Le premier sera composé de 24 élus des trois districts du Jura bernois, le second de 14 représentants du district bilingue de Bienne.

swissinfo, Bernard Léchot

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