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Les observateurs suisses battent en retraite à Hébron

Les membres du TIPH (arrière plan) sont devenus la cible des colons. Keystone Archive

Dans la partie de Hébron sous occupation israélienne, les observateurs internationaux sont régulièrement agressés par les colons juifs. Au point qu'ils ont décidé d'interrompre leurs patrouilles. Témoignages du chef du contingent suisse et de la porte-parole des observateurs.

Les véhicules de la TIPH (Présence Internationale Temporaire à Hébron) sont reconnaissables par tous. Blancs, ils portent en gros caractères le sigle TIPH peint en noir. A bord de chaque voiture, deux observateurs.

Molestés et insultés

Le but de ces patrouilles internationales dans les deux parties de Hébron (80% de la ville est sous autorité palestinienne et 20% sous occupation israélienne) est de protéger les habitants palestiniens contre toute agression.

Mais ces derniers temps, ce sont les observateurs, eux-mêmes, qui sont molestés et insultés par les colons juifs. En conséquence, ils ont interrompu leurs patrouilles dans la zone occupée par Israël.

«Nous étions devenus la cible des colons, explique Arnaud Gallay, chef des huit observateurs suisses. Ils ne nous ont jamais beaucoup aimés, mais ils en sont venus carrément à nous agresser.»

Et d’ajouter: «cette hostilité allait crescendo jusqu’à nous mettre en danger». En effet, les colons ont jeté des pierres de 3 kilos sur les pare-brise ou les vitres arrière des véhicules de la TIPH (Présence Internationale Temporaire à Hébron) au risque de blesser leurs occupants.

Une campagne de presse

La Suissesse Saida Keller, porte-parole du corps des observateurs, de renchérir: «ils ont malmené des observateurs, craché sur eux en les traitant de nazis».

Durant ces dix derniers jours, sur les 15 véhicules de la flotte automobile de la TIPH, 9 ont été endommagés. C’est dire la colère des colons. Une furie alimentée par une campagne de presse.

Citant une source anonyme, des journaux israéliens se sont en effet permis d’écrire que les observateurs internationaux renseignaient les activistes du mouvement palestinien Fatah sur les positions militaires israéliennes. Il n’en fallit pas moins pour que les colons s’en prennent aux observateurs. Malgré le démenti de l’armée israélienne.

Selon Mme Saida Keller, la TIPH ne reprendra ses patrouilles dans la partie de Hébron sous contrôle israélien que lorsque qu’elles seront en mesure de remplir leur mission «en toute sécurité».

Serge Ronen, Jérusalem

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