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Les Suisses d’Italie et d’Allemagne en congrès

Les représentants de deux des plus importantes communautés suisses en Europe étaient réunis ce week-end, en Sicile et à Nuremberg.

Alors que les Suisses d’Allemagne se sont surtout penchés sur les prochaines élections fédérales, ceux d’Italie se sont inquiétés de la disparition de leur couverture vieillesse.

La section allemande de l’Organisation des Suisses de l’étranger (OSE) milite depuis longtemps pour l’implication de ses membres dans la vie politique de la mère-patrie. C’est pourquoi les Suisses d’Allemagne suivent avec beaucoup d’intérêt la campagne électorale et l’évolution des partis suisses en vue des élections fédérales de l’automne.

Des représentants des quatre partis gouvernementaux ont donc été conviés au congrès des Suisses d’Allemagne qui avait lieu cette année dans la ville bavaroise de Nuremberg. Ceux-ci en ont profité pour tenter de séduire l’assistance lors d’un podium de discussion.

Un 27e canton pour les Suisses de l’étranger?

Comme souvent lorsqu’il est question de la participation des Suisses de l’étranger à la vie politique nationale, s’est posée la question de la représentativité. Pour l’heure, les expatriés ne peuvent exercer leurs droits de citoyen qu’auprès du cercle électoral de leur commune d’origine ou de leur dernière commune de résidence en Suisse.

Représentant le Parti socialiste, le député Andrea Haemmerle a relancé l’idée de la création d’un 27e canton virtuel qui regrouperait les quelque 650’000 Suisses de l’étranger. Mais l’idée, même si elle n’est pas nouvelle, ne suscite pas forcément l’enthousiasme des principaux intéressés.

«Il faudrait évidemment mettre des moyens à disposition pour créer un tel canton, mais qui est-ce qui devrait couvrir ces frais?», se demande Jean-Paul Aeschlimann. Le vice-président de l’OSE doute qu’une telle solution soit bien accueillie en Suisse.

A ses yeux, le groupe parlementaire «Suisses de l’étranger», fondé il y a un peu plus de deux ans, représente une solution plus efficace et plus réaliste. Les quelque 80 élus fédéraux qui le composent représentent un bon relais pour les expatriés auprès du Parlement.

Dans l’attente du e-voting

Les Suisses d’Allemagne sont bien davantage intéressés par la mise en œuvre d’un système de vote électronique. Ils ont donc lancé un appel urgent à la Berne fédérale pour que le e-voting devienne réalité, afin que les expatriés continuent à s’intéresser à la vie politique suisse.

Or, les choses n’avancent guère. «Je ne peux pas m’expliquer pourquoi les choses vont si lentement, déclare Elisabeth Michel, président de l’OSE en Allemagne. Chez nous, à Osnabrück, nous avons déjà procédé deux fois à un vote électronique pour les élections au Bundesrat.»

Membre de la section «Suisses de l’étranger» du ministère suisse des Affaires étrangères, Rahel Schweizer a expliqué que le vote électronique était long à mettre en œuvre pour des raisons de sécurité et de protection des données. Le Parlement suisse veut que ce système soit sûr à 100%.

Assurance vieillesse

Réunis dans la ville sicilienne de Trapani, les Suisses d’Italie se sont pour leur part plutôt intéressés à la prévoyance sociale qui a été au centre des discussions. Ils se sont émus du fait qu’il ne leur était plus possible de s’affilier facultativement à l’Assurance vieillesse et survivants (AVS).

Les Suisses de l’étranger domiciliés dans un pays de l’Union européenne ne disposent plus de cette possibilité depuis le 1er avril 2001. Ceux qui étaient déjà affiliés à l’AVS pouvaient encore cotiser auprès de l’assurance durant une période transitoire, mais celle-ci s’est achevée le 31 mars dernier.

Les Suisses expatriés en Italie ne bénéficieront désormais plus que de l’assurance vieillesse italienne, moins favorable que la suisse. Dans ces conditions, ils devront songer à contracter une prévoyance vieillesse privée, afin de ne pas se retrouver trop démunis à l’âge de la retraite. Or cela peut représenter une lourde charge financière pour les revenus les plus faibles.

«A l’époque, nous avions combattu avec tous les moyens à notre disposition l’abolition de l’AVS facultative, une idée à nos yeux totalement erronée, déclare Roberto Engeler. Nous tenterons de relancer cette bataille, du moins en faveur des couches les plus faibles de la population, dans le cadre de la prochaine révision de l’AVS.»

Mais le président de la Fédération des Groupement Suisse en Italie rappelle que cette démarche prendra au moins dix ans!

swissinfo, Peter Siegenthaler, Nuremberg et Mariano Masserini, Trapani
(Traduction et adaptation: Olivier Pauchard)

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Assurance vieillesse et survivants

Ce contenu a été publié sur Connue sous l’abréviation AVS, l’assurance-vieillesse et survivants forme le premier des trois piliers du système de sécurité sociale suisse. L’Assurance vieillesse et survivants (AVS) est une assurance de base qui assure un minimum vital aux retraités (dès 65 ans), aux orphelins, aux veufs/veuves. Obligatoire, l’AVS est financée à 80% par les cotisations des salariés et…

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Environ 650’000 Suisses vivent hors des frontières nationales.
110’000 sont inscrits sur les registres électoraux.
Les trois principales communautés suisses expatriées d’Europe se trouvent en France (171’000), en Allemagne (72’000) et en Italie (47’000).
La principale communauté hors d’Europe se trouve aux Etats-Unis (72’000).

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