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Zone euro: profonde récession, pas de retour rapide à la normale

Selon le vice-président de la Commission européenne, la seconde vague de la pandémie anéantit les espoirs d'un rebond rapide. Un retour à la normale n'est pas prévu avant 2022. (archives) KEYSTONE/EPA/CLEMENS BILAN sda-ats

(Keystone-ATS) Une économie en profonde récession, un rebond moins fort que prévu et des dettes qui s’envolent: la pandémie s’avère désastreuse pour la zone euro, selon un bilan établi jeudi par la Commission européenne, qui n’entrevoit pas de retour rapide à la normale.

Dans ses dernières prévisions économiques, l’exécutif européen anticipe une chute de 7,8% du produit intérieur brut (PIB) de la zone en 2020.

Cette récession est un peu moins grave que les -8,7% anticipés cet été, mais le rebond espéré l’an prochain (+4,2%) devrait aussi être beaucoup moins fort que le chiffre de 6,1% initialement prévu.

En cause: la « seconde vague de la pandémie » de coronavirus, qui « anéantit nos espoirs d’un rebond rapide », a expliqué Valdis Dombrovskis, le vice-président de la Commission.

La Commission européenne anticipe pour l’instant que l’économie « reviendra à peine au niveau pré-pandémique en 2022 ». Mais elle souligne que le « degré élevé d’incertitude » qui pèse encore sur l’économie fait courir « des risques de détérioration » de ses perspectives et elle penche plutôt pour un retour à la normale en 2023.

Parmi ces incertitudes, l’état des futures relations commerciales de l’UE avec le Royaume-Uni, au moment où Londres et Bruxelles peinent à négocier un accord qui entrerait en vigueur l’an prochain. Cela « pèse clairement » sur les perspectives économiques de l’UE, a estimé Valdis Dombrovskis.

L’Allemagne limite les dégâts

Dans ses prévisions, la Commission part d’ailleurs du principe que les négociateurs ne parviendront pas à s’entendre sur un traité de libre-échange.

Si l’ensemble des 19 pays de la zone euro entrent en récession cette année, trois souffrent particulièrement: l’Espagne (-12,4%), l’Italie (-9,9%) et la France (-9,4%).

L’Allemagne, première économie de la région, parvient elle à limiter l’ampleur de la chute, avec un PIB en recul de 5,6% en 2020.

Ces difficultés économiques ont conduit les Etats membres à dépenser sans compter dans l’espoir de relancer leurs économies, ce qui a un impact sur les déficits publics, qui devraient largement se creuser, au-delà même de 10% en 2020 pour la France, l’Italie, l’Espagne et la Belgique.

Conséquence évidente, la dette des Etats membres devrait s’envoler en 2020: elle dépassera 100% du PIB dans l’ensemble de la zone euro.

Les niveaux seront particulièrement élevés en Grèce (207,1% en 2020) et en Italie (159,6%). La dette française devrait quant à elle atteindre 115,9% du PIB en 2020 et continuer à progresser en 2021 et 2022.

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