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La peinture belge à l’aube de la modernité

Henry Van de Velde, «La Faneuse», 1891 (Fondation de l'Hermitage, Lausanne)

La Fondation de l'Hermitage à Lausanne propose un panorama de la peinture belge impressionniste, néo-impressionniste et symboliste.

Cela à travers une centaine d’œuvres, à découvrir jusqu’au 28 mai.

L’art belge en tant que tel, à l’orée du XXe siècle, reste mal connu, même si certaines personnalités ont marqué l’histoire de l’art.

Fernand Khnopff, et sa conception très symboliste de la femme, entendez la vision d’un être fascinant et malfaisant, d’un être mystérieux et vulnérable, James Ensor et ses scènes clownesques avec masques, ou encore Henry Van de Velde et sa contribution aux arts appliqués, sont des figures que l’on remet tout de suite.

Il manquait toutefois une vision d’ensemble de l’art de ce jeune pays (jeune dans la période couverte par cette exposition, soit de 1883 à 1914), royaume dont l’indépendance remonte à 1930.

Commissaire de la manifestation, William Hauptman a obtenu une centaine de prêts des musées belges, et tenu à illustrer les activités du groupe des XX et de l’association qui lui succéda en 1894, la Libre Esthétique. Les peintres soutenus par ces associations, venus d’un réalisme proche de Courbet, assimilent vite les principes du néo-impressionnisme, tandis que d’autres trouvent leur bonheur esthétique dans le symbolisme.

Du néo-impressionnisme…

Influencé tant par l’école de Barbizon que par l’impressionnisme français, Guillaume Vogels travaille ses paysages dans une technique très libre, mais il privilégie les ciels sombres, les effets dramatiques («L’éclair», vers 1888).

Alors que Willy Finch adopte la technique pointilliste, pour offrir des harmonies mélodieuses, qu’Emile Claus offre des visions lumineuses, qui mettent en valeur la transparence de l’air et les tonalités saisonnières, et que Henry Van de Velde se rapproche des Nabis.

… au symbolisme

Le symbolisme, lui, entraîne le spectateur du côté d’une autre vérité. Une vérité qui transparaît dans les mythes et l’univers irrationnel. Les tableaux et les dessins cultivent le mystère.

Félicien Rops, estimé de Baudelaire, a dessiné pour celui-ci quelque chose de «très effrayant, mais très pomponné, affreux, mais plein de coquetterie», selon les vœux du poète. Toute son œuvre répond à cette définition.

Après lui, Xavier Mellery, Alfred Stevens, William Degouve de Nuncques et surtout Fernand Khnopff dépeignent l’énigme – par le biais d’allégories de la nuit ou de la perversité, de paysages lunaires, de chimères et autres moulins à vent.

swissinfo, Laurence Chauvy

«La Belgique dévoilée – De l’impressionnisme à l’expressionnisme», à voir jusqu’au 28 mai 2007 à la Fondation de l’Hermitage, 2 route du Signal, Lausanne.
Parmi les artistes qui forment le cœur de l’exposition, on peut citer Anna Boch, Emile Claus, William Degouve de Nuncques, Jean Delville, James Ensor, Henri Evenepoel, William Alfred Finch, Léon Frédéric, Fernand Khnopff, Georges Le Brun, Georges Lemmen, Xavier Mellery, Théo van Rysselberghe, Félicien Rops, Léon Spilliaert, Henry van de Velde.

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