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De la Syrie à Derna, le défi du déminage humanitaire sous-marin

Les collaborateurs locaux d'Handicap International peuvent désormais déminer leurs accès par l'eau dans une partie de la Syrie. Handicap International sda-ats

(Keystone-ATS) La destruction du barrage de Kakhovka en Ukraine puis les inondations à Derna en Libye font remonter une menace peu connue. Des mines et restes explosifs de guerre sont nombreux sous l’eau. En Syrie, Handicap International (HI) forme des locaux au déminage sous-marin.

Depuis février, une équipe de 10 plongeurs et assistants sont à l’oeuvre dans la région de Raqqa, ancien bastion du groupe Etat islamique (EI) dans le nord-est du pays. « Ils n’avaient jamais nagé, ils n’avaient jamais plongé », explique à Keystone-ATS le responsable des opérations de déminage de HI en Syrie, Timothy Roberts.

Autre problème, « il y a de forts courants, de forts obstacles et la visibilité est inexistante ». Mais ces difficultés n’ont pas empêché l’ONG de nettoyer en quelques mois 45’000 m2 de surfaces aquatiques et de retirer environ 1500 mines et restes explosifs, jusqu’à 8 mètres sous l’eau.

Première organisation à former ses collaborateurs locaux au déminage humanitaire sous-marin, HI voulait empêcher des maladies liées à l’eau comme le choléra, raison pour laquelle elle a lancé cette initiative. Les mines ou les restes explosifs ont contaminé ces surfaces, notamment avec des composantes chimiques.

Efficacité et flexibilité

Selon M. Roberts, « des centaines de milliers d’habitants » ont pu éviter des maladies ou voir la possibilité de se déplacer s’améliorer grâce aux efforts de l’ONG. Alors même que des bombardements ont lieu.

Dans les prochains mois, un drone sera utilisé pour aider les plongeurs à détecter et à identifier les mines et restes à détruire. Certains sont même capables de les retirer mais le coût, 150’000 francs environ, dissuade une organisation déjà en manque de financement pour son dispositif en Syrie.

« Nous recherchons l’efficacité et davantage de flexibilité », selon M. Roberts. De même, la volonté d’étendre ce déminage sous-marin à d’autres régions se heurte aux mêmes difficultés.

Menace difficile à évaluer

Ces derniers mois, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) s’est dit à plusieurs reprises très inquiet des effets de l’explosion de Nova Kakhovka, en Ukraine, et de la tempête en Libye. Toutes deux ont provoqué d’importantes inondations et ont pu déplacer des mines ou des restes explosifs dans ces territoires ou même parfois jusqu’à la mer.

Après ces deux incidents, il est toutefois très difficile de savoir quelle peut être la menace de ces explosions sous-marines. « Il faut faire une étude de faisabilité » pour de possibles interventions, dit M. Roberts. Les plongeurs ne peuvent être exposés à des menaces importantes, selon lui.

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