
Emirates épinglée en France pour « discrimination syndicale »
(Keystone-ATS) L’inspection du travail en France a refusé le licenciement pour faute d’une salariée d’Emirates, ex-déléguée syndicale. Elle a souligné que la compagnie aérienne cherchait à « mettre un terme à toute présence syndicale effective dans l’entreprise ».
Dans sa lettre adressée lundi à Emirates, l’inspectrice du travail accuse la société de « discrimination syndicale » à l’encontre de cette employée. La salariée était « très active dans l’exercice de son mandat jusqu’à la dégradation de son état de santé en 2011 ».
Déclarée à sa demande inapte en 2013 pour obtenir un reclassement (qu’elle n’a jamais eu), la syndicaliste dit avoir engagé un recours aux Prud’hommes pour « harcèlement ». Déboutée, elle a fait appel.
L’entreprise reproche, par ailleurs, à l’employée des « accusations mensongères » et une « obstruction au pouvoir de direction de l’employeur » pour avoir, dans un courriel envoyé en 2015 à l’inspection du travail, contesté la procédure disciplinaire engagée contre une autre déléguée syndicale.
Recours en vue
Sollicitée par l’agence de presse AFP, la compagnie indique dans une réponse écrite qu’un « recours sera introduit contre cette décision ». Elle « concerne une salariée qui n’est plus en poste depuis trois ans » et ne dispose au sein de l’entreprise d’aucun « mandat syndical ou électif », précise-t-elle.
Selon la syndicaliste, Emirates a, en outre, parallèlement attaqué une autre organisation syndicale, dont elle est la secrétaire générale adjointe, après « une lettre ouverte aux salariés ». La missive dénonçait les méthodes de management au sein du service de réservation de la compagnie et le licenciement de six salariés qui « s’étaient plaints de problèmes ».
L’affaire doit être plaidée le 24 mars. Elle aura lieu au tribunal de Bobigny.