France: le gouvernement engage la transition énergétique
(Keystone-ATS) Ségolène Royal a présenté mercredi le projet de loi de transition énergétique annoncé depuis 2012. La ministre française de l’Ecologie a estimé que ce projet de société « bas carbone » lancera des emplois verts dans les territoires.
Plusieurs fois repoussé, ce texte présenté comme une priorité par le président François Hollande jongle entre des objectifs de long terme et des mesures concrètes destinées à enclencher un bouleversement de la politique énergétique française.
Le projet du gouvernement réaffirme en revanche les grands objectifs déjà annoncés par François Hollande: diviser par deux la consommation d’énergie d’ici 2050, diminuer de 30 % la consommation d’énergies fossiles et réduire de 40 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030.
Croissance verte
« Il s’agit d’engager le pays tout entier dans la voie de la croissance verte grâce aux énergies d’avenir, aux emplois créés dans les services et les industries vertes », a déclaré la quatrième ministre de l’Ecologie de François Hollande.
Pour y parvenir, elle décline plus de 80 articles visant à dynamiser la rénovation des bâtiments, les énergies renouvelables ou encore les transports propres mais sans trancher d’emblée sur la façon dont la France va baisser de 75 à 50 % le poids du nucléaire, une promesse de François Hollande.
Le gouvernement souhaite mettre en place une programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) qui fixera les objectifs de baisse de consommation mais aussi l’évolution de chaque énergie dans le bouquet énergétique.
Fermeture de Fessenheim
A court terme, la loi va établir un plafonnement de la capacité de production nucléaire à son niveau actuel de 63 gigawatts (GW), provoquant de facto la fermeture de Fessenheim pour compenser la mise en service de Flamanville la même année.
En matière d’énergies renouvelables, le texte prévoit un objectif de 32 % d’ici 2030, bien au-delà des 23 % actuellement fixés pour 2020 et sur lesquels la France accuse du retard.
Pour y parvenir, le gouvernement souhaite privilégier les appels d’offres aux tarifs de rachat garantis des énergies renouvelables et instaurer un système de rémunération au prix du marché.