Fritz Zurbrügg: les caisses de pension peuvent réduire les effets
(Keystone-ATS) Les taux d’intérêt négatifs instaurés par la Banque nationale suisse (BNS) nuisent aux caisses de pension. Cependant, celles-ci « n’utilisent pas toute la liberté qu’elles possèdent » pour en réduire les effets, assène Fritz Zurbrügg, membre du directoire de l’institut.
Les taux d’intérêt négatifs « ont réagi comme nous le prévoyions », assure M. Zurbrügg dans une interview publiée lundi dans « 24 heures » et « La Tribune de Genève ». « Avec -0,75%, nous sommes allés déjà très loin », poursuit-il, disant ne pas tabler sur un nouvel abaissement de ces taux.
« Pour être efficaces, les taux négatifs doivent s’appliquer à tout le monde ». Même les caisses de pension, au nombre des perdants de cette mesure introduite à la suite de l’abandon du taux plancher de l’euro en janvier.
Les taux négatifs « n’ont fait qu’accentuer le problème des taux directeurs bas auquel les caisses de pension sont confrontées depuis longtemps », estime le Bernois, qui remplacera Jean-Pierre Danthine à la vice-présidence de la BNS le 1er juillet.
Affaiblissement du franc
La BNS s’attend en outre toujours à ce que le franc continue à s’affaiblir face à l’euro, ajoute M. Zurbrügg dans la « Berner Zeitung » et plusieurs quotidiens régionaux zurichois. Concernant les perspectives conjoncturelles, elle prévoit un net affaiblissement au premier semestre, suivi d’une reprise en seconde partie d’année.
En mars, la BNS a ramené à 1%, contre 2% précédemment, sa prévision de croissance pour 2015. Ce ralentissement ne devrait pas déboucher sur une récession ou une déflation, malgré une inflation négative, selon M. Zurbrügg. Le seuil défini par la BNS comme stable pour les prix, soit une hausse annuelle inférieure à 2%, ne doit pas être modifié.