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La Suisse a besoin « d’équilibre » pour un accord avec l’UE

Alain Berset a réaffirmé au président français Emmanuel Macron la volonté de la Suisse de progresser dans les relations avec l'Union européenne. KEYSTONE/PETER KLAUNZER sda-ats

(Keystone-ATS) La Suisse a besoin d’un « équilibre et d’un soutien interne » pour conclure un accord institutionnel avec l’UE. Alain Berset l’a assuré mercredi à l’Elysée à Emmanuel Macron. Le président français l’a invité aux commémorations de l’armistice de 1918 le 11 novembre.

« Cette rencontre était l’occasion pour moi de réaffirmer la volonté de la Suisse de progresser dans les relations avec l’Union européenne », a affirmé le président de la Confédération lors d’une conférence de presse après sa visite à l’Elysée. Il a toutefois rappelé à son homologue français les « spécificités institutionnelles » de la Confédération.

« La Suisse est probablement le pays au monde dans lequel il y a eu le plus de votations populaires sur les relations avec l’UE », a-t-il dit à Emmanuel Macron.

Trouver un équilibre

Sur le traité institutionnel, « nous avons encore une série de questions notamment sur la libre circulation des personnes et les mesures d’accompagnement », a-t-il reconnu. « Nous avons encore besoin de trouver un équilibre en Suisse pour pouvoir avancer », a-t-il expliqué au président français. « Je crois que ce message est très bien compris ». Alain Berset a notamment pris le temps d’expliquer le fonctionnement de la démocratie directe à son interlocuteur.

Sur les questions européennes, le président de la Confédération a également évoqué la question de « l’équivalence boursière » qui n’a été prolongée par Bruxelles que pour un an. Au terme de cette rencontre, le Fribourgeois a assuré avoir eu « un très bon contact » avec le président français. Tous deux n’ont cependant pas offert de conférence de presse commune au terme de l’entretien, comme l’an dernier lors de la visite de Doris Leuthard.

Le rôle de la Genève internationale

Le débat entre les deux hommes a ensuite porté sur le multilatéralisme, dont Emmanuel Macron a fait l’une de ses priorités. Il a notamment défendu l’OMC et l’OCDE au printemps, en réponse aux attaques du président américain Donald Trump. « Nous avons souligné l’importance d’un système multilatéral, fonctionnel et efficace qui soit reconnu, basé sur des règles claires, fiables. C’est une évidence pour la France et pour la Suisse », a expliqué Alain Berset.

Selon lui, le président français a souligné « le rôle très important de la Genève internationale ». « Et, à travers elle, le rôle central que peut jouer la Suisse dans le cadre multilatéral », a affirmé le président de la Confédération. »Nous avons une longue tradition d’offrir des plateformes de dialogue et nous avons aussi une longue tradition humanitaire », a-t-il rappelé.

Invitation pour l’armistice

Dans ce contexte, Emmanuel Macron a invité Alain Berset aux commémorations du centenaire de la fin de la Première Guerre mondiale qui auront lieu le 11 novembre, ainsi qu’au Sommet pour la paix qui se tiendra le même jour à Paris. « Il s’agit d’un geste de reconnaissance envers la tradition humanitaire de la Suisse », a-t-il affirmé.

Par ailleurs, Alain Berset a abordé la question de la francophonie et notamment la situation de la chaîne de télévision TV5. Cette dernière est menacée de coupes budgétaires dans le budget français. « Il s’agit d’un instrument de communication extrêmement important », a-t-il expliqué au chef de l’Etat français.

Les deux hommes ont aussi abordé la question du renouvellement des avions de combat de la Confédération. La France est sur les rangs avec ses Rafale. « Nous ne sommes qu’au tout début du processus », a expliqué le conseiller fédéral au président français.

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