Des perspectives suisses en 10 langues

Le vigneron Dominique Giroud échappe à une peine ferme

Dominique Giroud avait plaidé son acquittement, mais n'a pas été entendu par le Tribunal de police de Genève (archives). KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI sda-ats

(Keystone-ATS) L’encaveur valaisan Dominique Giroud a été condamné, vendredi, à une peine de prison de six mois avec sursis par le Tribunal de police de Genève. Il a été reconnu coupable d’avoir voulu pirater les ordinateurs de deux journalistes qui enquêtaient sur lui.

La présidente du tribunal, Sabina Mascotto, a souligné le sentiment de toute-puissance qui a animé Dominique Giroud dans cette affaire. Sa situation personnelle au moment des faits, en 2014, pouvait expliquer toutefois expliquer son comportement. Le vigneron était au coeur d’une tempête médiatique.

Dominique Giroud ne s’est pas exprimé à la fin de l’audience. Son avocat, Yannis Sakkas, a indiqué qu’il fera appel. “Mon client a reconnu avoir été tenté par l’opération de hacking qui lui a été proposée à un moment difficile de sa vie, mais rien ne démontre, qu’à un instant précis, il a donné son accord à ce piratage”.

Un point de vue contesté par le Tribunal de police qui a estimé disposer de suffisamment d’éléments pour affirmer que le vigneron a bien demandé de pirater l’ordinateur d’une journaliste du Temps et d’un journaliste de la TSR qui publiaient des informations sur son compte dans le but d’identifier les sources qui les alimentaient.

Echec de l’attaque

Selon le tribunal, Dominique Giroud a négocié à la baisse le prix du piratage et a versé une avance de 10’000 francs à l’informaticien qui est passé à l’action. Il n’est pas concevable que le hackeur ait agi sans le feu vert du vigneron. L’attaque a finalement échoué, les deux journalistes n’ayant pas mordu à l’hameçon.

Dominique Giroud n’a pas agi dans un dessin d’enrichissement. En revanche, il était déterminé à identifier les sources qui donnaient des informations aux médias sur ses déboires avec l’administration fiscale. Une liste de personnes à pirater a été établie, comprenant également des procureurs, a relevé le tribunal.

Pour conduire ce piratage, Dominique Giroud s’était entouré d’une équipe composée d’un ami d’enfance, qui était à l’époque des faits agent du Service de renseignements de la Confédération (SRC), d’un détective privé et d’un informaticien de haut vol, chargé de concevoir le logiciel espion et d’exécuter l’opération.

Ces trois personnes se sont retrouvées assises sur le banc des accusés au côté de Dominique Giroud pour tentatives de soustraction de données. Selon le Tribunal de police, les coprévenus ont participé, tous ensemble, à des rendez-vous au cours desquels le projet de hacking a été discuté.

L’informaticien a été condamné à une peine pécuniaire de 180 jours-amende avec sursis. Le détective privé a écopé de la même sanction. L’ex-agent du SRC a été acquitté. Il croyait que le projet de piratage avait été abandonné. Il ne le soutenait d’ailleurs pas compte tenu des risques qu’il représentait pour son emploi.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision