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Vives critiques à l’encontre de Swissmedic

Swissmedic manque de personnel, entre autres problèmes. Keystone Archive

Swissmedic est dans le viseur du Contrôle fédéral des finances. Son rapport met en évidence de graves lacunes au sein de l'institut suisse des produits thérapeutiques.

Swissmedic, conscient de ses manquements, devra absolument y remédier.

Le rapport évoqué par le «SonntagsBlick» critique entre autres l’absence d’analyse des risques dans le contrôle des médicaments.

«Swissmedic met les bouchées doubles pour élaborer cette analyse», s’est empressée de déclarer Suzanne Auer, cheffe de l’information du Département fédéral de l’intérieur.

Hans Stocker, directeur de Swissmedic, tente pour sa part de calmer le jeu en rappelant que l’organisme n’est opérationnel que depuis une année. Il est normal à ses yeux qu’il reste des réglages à faire. Il se donne un an pour le faire.

Dans cette perspective, l’analyse des autorités fédérales doit être perçue comme une aide visant à optimiser le fonctionnement de l’Institut.

Pascal Couchepin, le nouveau ministre de l’Intérieur va d’ailleurs devoir se pencher sur le problème. «Une tâche à laquelle il va s’atteler en priorité à son retour de vacances», confirme son conseiller en communication, Jean-Marc Crevoisier.

Manque de personnel

Le rapport critique en outre le fait que l’organe de contrôle des médicaments manque de personnel pour remplir ses tâches conformément à la nouvelle loi sur les produits thérapeutiques. Il devrait mieux cerner les priorités et y affecter les ressources nécessaires.

«Le problème est connu», selon Suzanne Auer. Swissmedic est au courant qu’il y a urgence en la matière.

La collaboration entre le contrôle des médicaments et les cantons dans la surveillance du marché pose aussi problème. Le rapport relève encore qu’une plateforme informatique unique pour une meilleure gestion des processus et des produits devrait être créée chez Swissmedic.

«Le but principal du contrôle des médicaments est de garantir la sécurité des produits thérapeutiques», a pour sa part précisé Monique Helfer, porte-parole de Swissmedic. Ce qui à l’entendre a toujours été assuré. Elle ajoute encore qu’ il n’y a «jamais eu de danger pour personne».

Affaire VanTX encore dans les mémoires

L’organe de contrôle des médicaments avait déjà été sous le feu de la critique après l’affaire VanTX.

L’entreprise pharmaceutique avait eu recours en 1999 à des cobayes humains en provenance de l’Europe de l’Est pour des tests de médicaments dans la région bâloise. Elle les avait insuffisamment informés et n’avait pas assuré leur suivi médical.

Trois ans après la révélation de cette affaire, Swissmedic confirme que certains médicaments issus de ces tests qui avait été invalidés après coup sont toujours sur le marché. «Mais les médicaments concernés ne présentent aucun risque», a expliqué sa porte-parole.

Dominique Sprumont, professeur aux universités de Fribourg et Neuchâtel, ne partage pas cet avis.

Sur mandat de l’Office intercantonal de contrôle des médicaments, devenu depuis Swissmedic, cet expert avait participé à l’enquête sur l’affaire VanTX.

Il reproche à Swissmedic de ne pas avoir fait preuve de suffisamment de prudence dans ce cas. Il en a tiré les conséquences récemment en mettant un terme à sa collaboration avec Swissmedic.

Entretemps, l’entreprise VanTX a fait faillite. Au niveau pénal, l’affaire est pratiquement réglée. Le scandale VanTX a entraîné un renforcement des dispositions sur les essais cliniques impliquant des êtres humains.

swissinfo avec les agences

– Le 1er janvier 2002, Swissmedic est opérationel.
– Il est né de la fusion de l’Office intercantonal de contrôle des médicaments et de l’unité principale des agents thérapeutiques de l’Office fédéral de la santé publique.
– Son mandat est défini par la loi fédérale sur les produits thérapeutiques (décembre 2000).
– Cela comprend l’autorisation et la surveillance des médicaments pour les humains et les animaux, des vaccins et des produits sanguins.
– L’institut délivre aussi les autorisations de fabrication et de commerce de produits médicaux.
– Malgré la centralisation, l’influence des cantons n’est pas réduite.
– Ils continuent d’effectuer les inspections des commerces et les contrôles de production.
– Les autorisations cantonales déjà en vigueur seront encore valables durant quatre ans (six ans pour certains produits homéopatiques).
– Swissmedic emploie 240 collaborateurs

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