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Beau succès pour le fantastique

Sleep Dealer... une récompense largement méritée.

La 8e édition du festival du film fantastique de Neuchâtel s'achève sur un bilan positif – plus de 20.000 spectateurs. La récompense la plus prestigieuse va au très fort «Sleep Dealer», un film americano-mexicain.

Après une semaine ensoleillée, parfaitement estivale – et des salles combles chaque jour néanmoins – le 8e Neuchâtel International Fantastic Film Festival s’est achevé dimanche sous un ciel chargé et orageux. Une façon pour lui de s’accorder avec le genre fantastique.

Un «Narcisse» fort!

Présidé par le cinéaste américain Joe Dante (le père des ‘Gremlins’), le Jury International a primé, dans la catégorie Compétition Internationale, «Sleep Dealer», une coproduction americano-mexicaine signée Alex Rivera, lequel remporte ainsi le Prix H.R. Giger «Narcisse» du meilleur film.

«Sleep Dealer», un film qui se conjugue au futur proche en nous racontant un Mexique exsangue, totalement assujetti aux Etats-Unis voisins, tout puissant et inflexible Big Brother. Un film de science-fiction, mais situé dans un futur si proche que c’est bel et bien l’aujourd’hui de la planète Terre qui est en cause. Preuve, en passant et si nécessaire, que le cinéma fantastique que défend Neuchâtel ne se limite pas à des histoires de zombies et de tripes à l’air (lire «De Djakarta à Mexico, l’Amérique»).

Le Jury International a également attribué une mention spéciale à «Let the Right One in» de Tomas Alfredson (Suède) et à «Tokyo!» de Bong Joon-ho, Leos Carax et Michel Gondry (France/Japon/Allemagne/Corée du Sud).

Le Jury Méliès a décerné quant à lui le Méliès d’argent du meilleur long-métrage européen à «Let the Right One in». Le film est ainsi nominé pour le Méliès d’or, qui sera décerné lors de la 41e édition du Festival Internacional de Cinema de Catalunya, à Sitgès, en Espagne, en octobre 2008.

Tout est ouvert

Le NIFFF, un petit festival qui monte, qui monte… 2007 avait été marqué par l’arrivée des projections en plein air. La nouveauté de 2008 aura été l’extension du festival à une 4e salle, au Théâtre du Passage. Volonté d’expansion ou simple réponse à la réalité du public?

«Il y a un taux de fréquentation des salles qui est énorme chaque jour, avec des salles archi-pleines le week-end. Il fallait donc apporter un peu d’air à la programmation, si on veut maintenir ou même développer le nombre de films présentés», répond Michel Vust, directeur administratif de la manifestation.

Avant d’ajouter: «Et puis, c’est clair, il y a toujours une optique de développement. Cela peut aller dans un sens spatial ou temporel, on verra… Mais il est sûr qu’on pense à des développements».

Faut-il rappeler ici les propos que nous tenait Nicolas Bideau, patron de la section cinéma de l’Office fédéral de la Culture, qui disait plancher sur la possibilité d’une structure permanente à Neuchâtel, une sorte de «plate-forme de référence» en Suisse pour le cinéma de genre? On se réjouit de connaître les développements de cette réflexion.

Quelques progrès à faire…

Quoi qu’il en soit, à l’heure actuelle, on ne peut pas encore dire que la ville de Neuchâtel vibre au rythme du fantastique. A la différence d’une cité comme Locarno qui, pendant la durée de son festival du film, semble ne vivre que par et pour le cinéma. Or Neuchâtel aurait pourtant bien besoin d’un peu d’animation…

«C’est l’un de nos objectifs», répond Michel Vust. «On essaie de développer des collaborations avec des commerçants ou des institutions neuchâteloises, mais cela reste assez difficile. Notamment parce qu’on reste perçu comme étant assez bizarre, et tout le monde n’a pas envie de s’impliquer là-dedans. Et puis… Locarno, c’est 61 ans de festival, nous 8 ans! Les choses prennent du temps. La vocation de notre open-air est aussi d’ancrer un peu plus le festival au centre-ville, et de toucher un autre public, plus large. J’espère que dans quelques années, la ville vivra aux couleurs du festival!»

Des couleurs qui incluent le noir funèbre et le rouge sang, c’est indéniable, mais qui ne se limitent pas, et de loin, à cela.

swissinfo, Bernard Léchot à Neuchâtel

Le Prix H.R. Giger «Narcisse » du meilleur court-métrage suisse va à «Vincent le Magnifique» de Pascal Forney.

La nomination pour le Méliès d’or du meilleur court-métrage européen va à «Scary» de Martijn Hullegie (Pays-Bas).

Pour ce qui est de la nouvelle compétition Actual Fears, le Prix H.R. Giger «Narcisse» de la meilleure vidéo d’art, attribué par Frédéric Fischer, Raffael Dörig et Geneviève Loup, va à The Counterfeiters de Katia Bassanini.

Le Prix TSR du Public revient à «CJ7» de Stephen Chow (Hong-Kong).

Quant à «Om Shanti Om» de Farha Khan (Inde), qui concourait dans la Compétition Asiatique, il reçoit le Prix Mad Movies, également décerné par le public.

Le Prix de la jeunesse distingue «Let the Right One in» de Tomas Alfredson (Suède).

Le Prix Titra Film a été attribué à «Tokyo!» de Bong Joon-ho, Leos Carax et Michel Gondry (France/Japon/Allemagne/Corée du Sud).

La 8ème édition du NIFFF s’est tenue du 1er au 6 juillet.

La 9ème édition se déroulera du 30 juin au 5 juillet 2009.

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