Démissions en série après les élections britanniques
(Keystone-ATS) Les leaders travailliste Ed Miliband et libéral-démocrate Nick Clegg ont annoncé leur démission après la défaite de leurs partis aux législatives britanniques de jeudi. Le chef de l’Ukip Nigel Farage se retire lui aussi, mais n’exclut pas un retour à l’automne.
Dans une allocution prononcée devant la presse et de nombreux partisans, Ed Miliband a assumé l' »entière responsabilité de la défaite. « Il est temps qu’un nouveau leader prenne le relais », a-t-il dit.
« Aussi je remets ma démission qui prendra effet cet après-midi », a-t-il ajouté. Harriet Harman, numéro deux du parti, assurera l’intérim jusqu’à l’élection d’un nouveau chef de file.
« Résultats dévastateurs »
L’actuel vice-premier ministre Nick Clegg a de son côté annoncé sa démission du parti libéral-démocrate après la déroute du parti centriste aux élections de jeudi. « J’ai toujours pensé que cette élection serait incroyablement difficile. Les résultats ont été infiniment plus dévastateurs que je n’aurai jamais cru », a-t-il reconnu, l’air abattu, lors d’une conférence de presse à Londres.
« C’est le coup le plus dur depuis que le parti a été fondé » en 1988, a-t-il ajouté. Le chef des « Lib-Dems » paie chèrement son alliance avec les conservateurs durant ces cinq dernières années. Peu après 12h30, les Libéraux-démocrates n’avaient que huit députés contre 56 dans le Parlement sortant.
Farage réfléchit
Battu dans son Kent natal (sud-est) par le candidat conservateur aux législatives de jeudi, Nigel Farage va « réfléchir cet été » s’il se présente à sa propre succession en septembre. En attendant, il propose que la vice-présidente du parti Suzanne Evans prenne, à titre provisoire, la tête du Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni (UKIP).
« Je n’ai plus pris deux semaines de vacances depuis octobre 1993. J’ai envie de prendre mon été, de m’amuser un peu », a-t-il dit. Le résultat du scrutin « me soulage d’un énorme poids, je ne me suis jamais senti si heureux », a-t-il déclaré, avec un sourire crispé.
Après sa défaite, l’UKIP ne devrait conserver qu’un seul de ses deux députés à Westminster. Le parti, qui obtient près de 13% des votes au niveau national, a été pénalisé par le mode de scrutin uninominal à un tour. « Le temps est venu pour une réforme radicale du système politique », a déclaré M. Farage.