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La petite lune martienne Deimos vue de près par la sonde émiratie

Cette image composite fournie par l'Agence spatiale des Émirats arabes unis montre la lune martienne Deimos au premier plan. C'est la première fois depuis 1977 qu'un engin spatial survole de si près ce satellite naturel rarement observé. KEYSTONE/AP sda-ats

(Keystone-ATS) La sonde spatiale martienne des Emirats arabes unis, qui orbite depuis deux ans autour de la planète rouge, a observé sa petite lune Deimos avec une précision inégalée, apportant un éclairage nouveau sur les origines de ce mystérieux satellite de Mars.

La sonde « Al-Amal » ou « Hope » (« Espoir » en français), première mission arabe interplanétaire, a pu voler à moins de 110 km de Deimos, un corps rocheux irrégulier d’à peine 12 km en forme de haricot qui, avec son compagnon plus gros Phobos, est l’une des deux lunes de Mars.

C’est la première fois depuis la mission martienne Viking en 1977 qu’un engin spatial survole de si près ce satellite naturel rarement observé, ont souligné lundi les responsables de la « Mission Mars des Emirats » (Emirates Mars Mission, EMM) lors de l’assemblée de l’Union européenne des géosciences qui se déroule à Vienne.

Au cours des survols de Deimos, démarrés en janvier dernier, Hope a pu mener des observations d’une précision inégalée, notamment grâce à sa caméra EXI qui fournit des images en couleur à haute résolution dans plusieurs longueurs d’onde.

Ces données ont révélé la « face cachée » de la petite lune qui orbite à environ 23’000 km de Mars, et dont la composition n’a jamais été étudiée.

« Nous ne sommes pas certains des origines de Phobos et de Deimos », a expliqué Hessa Al Matroushi, la responsable scientifique de la mission EMM, dans un communiqué.

« Une théorie de longue date veut qu’il s’agisse d’astéroïdes » provenant de la ceinture d’astéroïdes qui auraient été « capturés » dans l’orbite de la planète rouge, a-t-elle développé.

Plutôt d’origine planétaire

Mais les observations rapprochées de la sonde « Hope » penchent plutôt pour une origine planétaire de cette lune. Comme son compagnon Phobos, le corps céleste possède en effet des « propriétés infrarouges plus proches des roches basaltiques de Mars que de celles de la météorite tombée près du lac Tagish » au Canada, « souvent utilisée par analogie pour étudier Phobos et Deimos », selon Christopher Edwards, scientifique de l’instrument EMIRS.

« Hope » va poursuivre ses survols de Deimos tout au long de l’année 2023 pour recueillir davantage de données, précise l’agence spatiale des Emirats arabes unis, qui a décidé de prolonger la mission martienne d’une année supplémentaire.

En février 2021, les Emirats arabes unis ont placé leur sonde « Hope » en orbite autour de Mars, devenant le premier pays arabe à réaliser un tel exploit.

Le riche pays du Golfe prévoit également d’envoyer un rover non habité sur la lune d’ici 2024.

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