Mandat d’arrêt international contre l’ex-président burkinabè
(Keystone-ATS) Le Burkina Faso a émis un mandat d’arrêt international à l’encontre de son ancien président Blaise Compaoré, a-t-on appris lundi de source judiciaire à Ouagadougou. Cet ordre est lié au meurtre de son prédécesseur Thomas Sankara.
« Je confirme qu’un mandat d’arrêt international a été émis contre l’ex-président Blaise Compaoré par le juge enquêteur », a déclaré à Reuters Prosper Farama, avocat de la famille Sankara. Deux autres sources judiciaires ont confirmé le mandat d’arrêt, émis selon elles le 4 décembre.
Au moins dix autres personnes ont déjà été inculpées en relation avec le meurtre de Sankara. Parmi celles-ci figure le général Gilbert Diendéré, auteur d’un coup d’Etat manqué en septembre dernier.
Putsch de 1987
Blaise Compaoré était arrivé au pouvoir en octobre 1987 à la faveur d’un coup d’Etat lors duquel Thomas Sankara avait été tué. M. Compaoré a été contraint de quitter le pouvoir et de fuir son pays en octobre 2014 après un soulèvement populaire. Il s’est rendu en Côte d’Ivoire, pays où il est sans doute basé actuellement.
Un corps que l’on pense être celui de Thomas Sankara a été exhumé cette année et une autopsie a montré qu’il était criblé de balles, ce qui renforce l’idée qu’il a été exécuté lors du putsch d’octobre 1987. Thomas Sankara s’était emparé du pouvoir en 1983 et avait mené une politique marxiste et panafricaine qui lui avait valu le surnom de « Che Guevara de l’Afrique ».