Syndicats et ONG mettent la pression sur la FIFA et le Qatar
(Keystone-ATS) Genève – Syndicats et organisations non gouvernementales (ONG) ont accentué jeudi leur pression sur le Qatar et la Fédération internationale de football (FIFA), avant le début du comité exécutif à Zurich.
Ils dénoncent de nouveau les conditions de travail dans l’Emirat et sur les chantiers du Mondial-2022.
Des membres de l’Internationale des travailleurs du bâtiment et du bois (IBB) et du syndicat Unia, au nombre d’environ 40, brandissaient des cartons rouges jeudi en début d’après-midi devant les grilles du siège de la FIFA, sur les hauteurs de la cité suisse, pour demander à ses dirigeants de ne pas se faire les complices des violations des droits des travailleurs recensés dans l’émirat.
« Pas de Coupe du monde au Qatar sans le respect des droits des travailleurs », pouvait-on lire sur une banderole brandie par les manifestants, à peine plus nombreux que les journalistes sur place.
De son côté, Amnesty International a fait savoir jeudi qu’elle allait publier en novembre un rapport complet sur la situation des travailleurs au Qatar.
« Les formes combinées d’exploitation dans certains cas que nous avons documentés peuvent être considérées comme du travail forcé », a déclaré jeudi à l’AFP James Lynch, chercheur d’Amnesty International sur les travailleurs migrants dans le Golfe.
A la suite de l’enquête publiée la semaine dernière par le quotidien britannique The Guardian répertoriant 44 morts entre début juin et début août sur un chantier phare au Qatar, la FIFA s’était dite « très préoccupée » et avait promis d’évoquer le sujet lors de ce comité exécutif.
Pour tenter de répondre à ces accusations, le gouvernement du Qatar a lui mandaté un cabinet d’avocats d’affaires international.
Au-delà des décès sur les chantiers, le Mondial-2022 avait déjà une bonne place au menu du comité exécutif de la FIFA, et ce avant tout pour régler une autre polémique: le choix ou non de déplacer en hiver cette compétition disputée généralement en juin ou juillet, afin d’éviter aux joueurs et visiteurs les chaleurs accablantes de l’été dans le Golfe.
A la veille de sa réunion, le comité d’organisation du Mondial-2022 a fait savoir mercredi à Doha qu’il était toujours prêt à accueillir l’événement sportif le plus populaire de la planète, que ce soit en été ou à n’importe quelle autre période de l’année » si la communauté internationale du football trouve un consensus sur ce dossier.
Comme d’accoutumée à la FIFA, rien ne devait filtrer des débats jeudi avant la conférence de presse prévue vendredi en début d’après-midi par son président, le Suisse Sepp Blatter, et son secrétaire général, Jérôme Valcke. Les autres membres du comité exécutif devraient repartir sans piper mot.