Armes chimiques en Syrie: la Russie accuse les Occidentaux
(Keystone-ATS) La Russie a accusé jeudi les Occidentaux de propager des accusations peu crédibles et des « scénarios bizarres » à propos de l’utilisation d’armes chimiques en Syrie. De son côté, l’ONU a accepté l’invitation adressée par Damas pour des discussions dans ce dossier des armes chimiques.
L’ambassadeur russe auprès de l’ONU Vitali Tchourkine a réaffirmé que Moscou avait la preuve d’une utilisation de gaz sarin par l’opposition armée en mars à Khan al-Assal. Cette attaque a tué seize soldats syriens, selon Damas qui a demandé une enquête de l’ONU.
La Maison Blanche a elle immédiatement rejeté cette thèse, affirmant « n’avoir encore vu aucune preuve qui appuie cette affirmation ». La Russie a transmis ses preuves à l’ONU ainsi qu’aux puissances occidentales (Etats-Unis, France, Royaume-Uni).
Celles-ci ont de leur côté accusé l’armée syrienne d’avoir eu recours à plusieurs reprises à des armes chimiques contre l’opposition, notamment à Homs (centre) en décembre 2012, et demandent que les experts de l’ONU se penchent aussi sur ces incidents.
Tout en admettant que les experts devaient pouvoir enquêter sur toutes les « accusations crédibles », M. Tchourkine a vivement critiqué ses « collègues occidentaux ». Ceux-ci, a-t-il dit, « essaient de produire le maximum d’accusations (contre Damas) avec le minimum de crédibilité afin, semble-t-il, de créer le maximum de problèmes ».
L’ONU accepte une invitation
Il a aussi accusé des diplomates occidentaux, qu’il n’a pas nommés, de vouloir accréditer l’idée que l’incident de Khan al-Assal était dû à une erreur de tir de l’armée syrienne qui aurait touché ses propres soldats, parlant de « théorie naïve » et de « scénario bizarre ».
Le gouvernement syrien insiste pour que les enquêteurs onusiens se concentrent sur l’attaque de Khan al-Assal, attribuée par Damas à l’opposition, au détriment des autres incidents attribués par Londres, Paris et Washington à l’armée syrienne et qui ont eu lieu à Khan al-Assal ainsi qu’à Homs (centre), le 23 décembre 2012.
Cette divergence a empêché jusqu’à présent la mission d’enquête mise en place en mars par l’ONU, et dirigée par le suédois Ake Sellstrom, de se rendre sur place.
L’ONU a accepté mercredi une invitation adressée par le gouvernement syrien au Dr Sellstrom et à Angela Kane, haute représentante de l’ONU pour le désarmement, à venir à Damas pour des discussions sur l’utilisation présumée d’armes chimiques dans le conflit. M. Tchourkine a souligné que Moscou « avait joué un rôle » dans cette initiative.