Beznau, possible victime collatérale de falsifications en France
(Keystone-ATS) Le réacteur 1 de la centrale nucléaire de Beznau pourrait être concerné par des « irrégularités » commises en France. L’entreprise Areva a annoncé avoir découvert une manipulation de certificats de sécurité pour certaines pièces. La Suisse sera fixée d’ici fin mai.
L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) française a informé l’Inspection fédérale de la sécurité nucléaire (IFSN) que des irrégularités concernant des certificats de sécurité ont été découvertes à l’usine du Creusot d’Areva (Saône-et-Loire). En Suisse, la centrale de Beznau I comporte des pièces, des viroles, forgées dans cette usine.
L’ASN va clarifier d’ici fin mai si la Suisse est concernée par ces falsifications de documents et informer l’IFSN, a indiqué à l’ats cette dernière, confirmant des informations parues vendredi dans la Tribune de Genève et 24Heures.
Il n’est donc « pas encore établi que Beznau est concernée par ces irrégularités », a précisé le porte-parole de l’IFSN David Suchet.
Analyses approfondies
Parallèlement, Axpo doit effectuer des analyses approfondies sur Beznau I, actuellement à l’arrêt. L’exploitant avait annoncé début mai la présence de 925 « mini-trous » d’une taille de 5 à 6 millimètres, des défauts de fabrication de la cuve.
Les cuves des centrales de Beznau I et II, Gösgen et Mühleberg ont été contrôlées entre 2012 et 2015 par des tests à ultrasons suite à des problèmes rencontrés dans des centrales en Belgique. Seule la cuve du réacteur de Beznau I nécessitait des examens plus poussés.
Mais il n’y a pour l’instant pas de lien établi entre ces défauts, et les documents de sécurité falsifiés en France, a encore assuré l’IFSN.
Le bloc 1 de la centrale de Beznau est le plus ancien réacteur commercial au monde. Il compte 46 ans d’activité.
Plainte en France
Le groupe français Areva a annoncé vendredi dernier que des « anomalies » ont été détectées dans le suivi des fabrications d’équipement au sein de son usine du Creusot. Selon l’ASN, 400 pièces produites dans cette usine ne correspondraient pas à la réalité, alimentant les craintes d’une falsification des résultats des tests de contrôle de qualité.
L’association anti-nucléaire L’Observatoire du nucléaire a annoncé mercredi le dépôt d’une plainte pour faux, usage de faux et mise en danger d’autrui. « Nul ne sait quelle centrale est concernée et quelles précautions doivent être prises (…). Il est donc urgent que ces documents falsifiés soient entre les mains de la justice. »