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Expo.02 s’en est allée

En guise d’adieu, la fête! RTS

Expo.02 a fermé ses portes dans la nuit de dimanche à lundi, à quatre heures du matin.

Et cela après une 159ème journée vécue par la foule dans une avalanche de musique, de feux d’artifice, de cris et de rires. La fête, quoi.

Ciel gris et bas dimanche matin dans la région des Trois-Lacs. Et température polaire ou presque. Mais dès le début de la journée, les visiteurs commencent à affluer. En fin de matinée, avec les premiers concerts, la température du cœur, sinon de l’air, commence à se réchauffer.

L’après-midi sera éclairé d’un soleil resplendissant, et la soirée d’une lune pleine et radieuse. Comme le premier jour, ce 15 mai d’il y a déjà cinq mois, les dieux ont donc décidé d’être de la partie.

Les responsables d’Expo.02 ont placé cette ultime journée sous le signe de la musique. Et il y en aura pour tous les goûts. Vague de fond folklorique. Tempête pop-rock. Reggae chaloupé. Quelques grands noms sont de la fête. A Neuchâtel, le pionnier de la salsa Eddie Palmieri ou les Helvètes bruitistes des Young Gods. A Yverdon, le quartet de James Taylor. Pour ne citer qu’eux.

90 % de taux de satisfaction, on a vérifié!

Jamais les arteplages n’ont vu déferler tant de monde. Les files d’attente se multiplient, pour la visite des pavillons, mais aussi pour une boisson ou un sandwich. Et personne ne se plaint. Ce dimanche, on pardonne tout.

En ce dernier jour, manifestement, la population de la région a décidé ‘d’en être’ à tout prix. De l’accompagner jusqu’au bout, cette exposition, comme on accompagne sur le quai de la gare un être qu’on aime, et qui part très loin.

90% de taux de satisfaction, constatait Franz Steinegger lors de la cérémonie officielle de clôture, qui s’est tenue l’après-midi au ‘Théâtre des Roseaux’. «Toujours des mots, rien que des mots», comme disait Dalida à Alain Delon? Et bien non, on a vérifié, ça marche.

«Une très belle chose, un très bel événement», dit l’un. «Malgré toutes les critiques, l’Expo a été très bien. Formidable» dit l’autre. «C’était génial. J’ai beaucoup apprécié. Grandiose!», s’exclame un troisième. «Ein Erlebniss! Sehr interessant!» s’enthousiasme un Biennois qui en a oublié son français. «Je crois que ça va marquer nos mémoires. C’est parti de façon très négative, et ça finit en fête», constate une jeune femme.

Et les 10% négatifs, me direz-vous? Et bien les voici: «Je suis venue aujourd’hui pour la première fois… et je n’ai pas aimé. Cela ressemble à une foire, à un parc d’attraction», soupire une dame peu souriante. Certes. Il est assez évident que pour goûter à une atmosphère moins festivalière et plus cérébro-monacale, il eut mieux valu choisir un autre jour.

Les adieux après les adieux

Les adieux officiels ont eu lieu en fin d’après-midi, au cours d’une cérémonie diffusée en direct sur les chaînes publiques helvétiques. Le public des arteplages a pu la suivre sur des écrans géants.

Mais des adieux, il y en a eu d’autres, moins formatés… Un dernier ‘spectacle de nuit’, arteplages enflammés… Sur le coup de 22h10, la proclamation publique de la clôture. A Neuchâtel, perchée sur l’estrade du pavillon ‘Biopolis’, dominant dans l’ombre la masse des visiteurs agglutinés, Nelly Wenger y assistait.

Quelques minutes plus tard, simultanément dans les quatre lieux, un feu d’artifice énorme et somptueux, et la musique, puissante, qui l’accompagnait.

Le public ne quitte pas encore l’arteplage. A minuit, douze salves pyrotechniques rappelleront encore aux fêtards que le temps et l’expo sont en train de s’enfuir… Mais le vin, la bière et la caipirinha continuent encore de couler. Et couleront jusqu’à quatre heures du matin.

Lundi 21 octobre

Une nouvelle semaine a commencé. Chacun est retourné à ses occupations, son travail ou son jogging. A par quelques distraits, peut-être, qui auront voulu faire un tour du côté de l’expo.

Alors ils se seront cogné le nez à des portails clos. Ils auront entrevu des arteplages vides de tout visiteurs. Ils auront aperçu des camions. Des ouvriers. Entendu des bruits de déménagement. Car le démontage commence aujourd’hui.

Il est des jours où la beauté de l’éphémère n’est pas facile à accepter.

swissinfo/Bernard Léchot

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