La Suisse attend l’EuroSong

L'Estonie accueille samedi pour la première fois l'Eurosong. Pour sa 47e édition, le concours réunira 24 pays, dont la Suisse, grâce à la bernoise Francine Jordi.
Créé en 1956 à Lugano, cette joute annuelle (Ex-Concours Eurovision de la Chanson)est l’une des plus anciennes émissions de télévision. Et si certains la trouvent ringarde, d’autres la perçoivent comme une fantaisie à prendre au second degré.
Ces joutes musicales sont «le plus grand événement» jamais organisé en Estonie, assurent les organisateurs. Le budget du concours avoisine 122 millions de couronnes estoniennes (11,3 millions de francs). Ce qui explique sans doute pourquoi le prix du billet pour la soirée coûte si cher: entre 465 et 930 francs.
La fièvre de l’EuroSong gagne cependant Tallinn. Les commerçants de la capitale de ce pays balte proposent des souvenirs à des prix plus abordables: de la tablette de chocolat à la bouteille de vin portant le logo du concours, en passant par le t-shirt et les compilations des chansons des éditions précédentes.
Dispositif de sécurité
La soirée se déroulera dans une halle pouvant accueillir 6400 personnes. Des tentes dressées à proximité abriteront les quelque 1000 journalistes attendus et les loges des artistes.
En outre, tout un dispositif de sécurité a été mis en place. Des centaines de policiers parfois accompagnés de chiens patrouillent sur le site.
Les répétitions ont commencé lundi et dureront toute la semaine. La scène va bousculer les traditions avec ses murs amovibles en fibre de verre, ses fumigènes et surtout sa passerelle arrondie s’avançant sur les premiers rangs de spectateurs.
Groupe de travestis
Les concurrents, dont un groupe de travestis pour la Slovénie, auront samedi trois minutes pour convaincre. Le règlement est formel, chaque chanson ne doit pas dépasser les trois minutes.
Depuis 1973, les participants peuvent chanter dans la langue européenne de leur choix. L’anglais s’est imposé et cette année 19 titres seront interprétés totalement ou en partie dans la langue de Shakespeare.
Suisse présente
C’est Francine Jordi qui défendra les chances de la Suisse avec «Dans le jardin de mon âme». L’artiste bernoise a choisi le français pour écrire sa ballade sentimentale «car la langue est plus romantique!» Bien connue en Suisse alémanique pour avoir gagné le Grand Prix de la Volksmusik en 1998, la chanteuse est âgée de 24 ans.
Cela dit, dans ce concours dominé par les rythmes dansants, la France mise aussi sur une chanson lente mais au romantisme moins exacerbé. Dans «Il faut du temps», Sandrine François défend de nobles sentiments d’une voix ample. Patrick Bruel a d’ailleurs participé à l’écriture de ce chant aux accents héroïques.
Chez les parieurs, la Lettonie arrive dans le peloton de tête avec une rengaine latino dansante qui évoque un succès de Ricky Martin. Le slow du Royaume-Uni ainsi que les ritournelles pop de l’Estonie et disco de la Suède sont aussi bien notés.
Mais les pronostics peuvent être chamboulés. Car il arrive que l’interprétation soit desservie par des extravagances vestimentaires ou d’inénarrables chorégraphies.
Pour rappel, l’Irlande a gagné sept fois l’Eurovision. La Grande-Bretagne, la France et le Luxembourg cinq fois chacun.
La Suisse s’est imposée deux fois: en 1956 avec Lys Assia et en 1988 grâce à Céline Dion. Le concours a servi de tremplin à Abba, France Gall, Isabelle Aubret ou Cliff Richard.
swissinfo avec les agences

En conformité avec les normes du JTI
Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative
Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !
Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.