Le patron de Swissair tape sur la table

Swissair pourrait supprimer sept des 14 vols quotidiens de son fameux pendulaire entre Genève et Zurich. C'est l'une des propositions avancées par Mario Corti pour remettre la compagnie à flots, selon la SonntagsZeitung.
L’hebdomadaire alémanique se base sur un document confidentiel, dans lequel le patron de Swissair critique le laxisme de son équipe en matière d’économies: seuls 32 millions ont été planifiés, alors qu’il avait exigé des coupes de 81 millions pour le deuxième trimestre de 2001.
Comprendre que l’heure est vraiment grave
Au début de juin, Mario Corti avait présenté son programme «Change 2001», qu prévoyait 500 millions d’économies pour l’ensemble du groupe d’ici à la fin de l’année. En juillet, on ne parlait plus que d’un quart de milliard, dont 81 millions dans la compagnie aérienne.
Et voilà que, mardi dernier, les directeurs se voient infliger une véritable douche froide par le grand patron. Mario Corti leur présente un document critiquant leurs efforts, trop faibles au regard de la gravité de la situation.
D’autres mesures s’imposent, comme le versement du treizième salaire en actions plutôt qu’en liquide, la renégociation des contrats collectifs de travail des pilotes, du personnel de cabine comme du personnel au sol. Et aussi pourquoi pas la suppression de certains vols, par exemple sept des quatorze navettes Genève-Zurich.
Pas de culture d’entreprise
«Pour déclencher une nouvelle tempête politique on ne s’y prendrait pas autrement», conclut la SonntagsZeitung, qui estime, après un sondage auprès du personnel, que c’est la culture d’entreprise, très marquée par un lourd appareil bureaucratique, qu’il faut changer.
Depuis le début des année 90 en effet, sous le règne de l’exigeant Otto Loepfe, alors chef de Swissair, puis de Philippe Bruggisser, il était absolument impossible de critiquer ou de remettre en cause la stratégie de l’entreprise.
C’est, toujours selon l’hebdomadaire alémanique, la raison pour laquelle le personnel, qui reconnaît la gravité de la situation, se sent totalement impuissant à entamer une discussion avec la direction, voire de proposer des solutions, comme le font les syndicats d’autres compagnies d’aviation.
swissinfo avec les agences

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