Zünd, peintre du frémissement des feuillages
Peintre des campagnes et des forêts, Robert Zünd est à l'honneur cet été à Lucerne, sa ville natale, qui est au cœur de son travail.
Cet ami et contemporain de Rudolf Koller excella à restituer le climat des sous-bois, le charme de la région lucernoise, le frémissement des feuillages.
Robert Zünd (1827-1909) fut un peintre de paysage inimitable. Il est connu pour son du rendu méticuleux des détails, feuillage, herbe, cailloux, et pour son regard «photographique».
Le Kunstmuseum de Lucerne, dans un hommage très complet, riche de près de 180 œuvres, met également en évidence sa capacité à restituer une atmosphère. L’atmosphère humide et sombre des sous-bois, celle, écrasante de chaleur, de la campagne en été, où se noue l’idylle entre jeunes paysans, réduits au statut de figurants dans des tableaux qui magnifient la nature.
Une véritable obsession
Né à Lucerne, mort dans la même ville, Robert Zünd mena une vie paisible, ponctuée par sa formation à Genève, auprès de François Diday et d’Alexandre Calame, quelques voyages à l’étranger et son amitié pour le peintre Rudolf Koller, lui aussi fort populaire au XIXe siècle.
Le peintre lucernois présente la particularité de s’être dédié à quelques motifs récurrents, devenus une véritable obsession: la «fascinante forêt», le chemin de terre, le ciel nuageux au-dessus de la campagne étale.
Les mêmes couleurs reviennent, elles aussi, continuellement. Mais la palette des nuances est étendue: la gamme des verts surtout, du vert olive des frondaisons au vert plus tendre des champs, la gamme des bruns, foncés ou rougeoyants.
Plusieurs œuvres sur le même thème sont juxtaposées, de manière à montrer que l’artiste s’attachait moins à la fidélité au site qu’à l’évocation d’une sorte de paysage idéal, à la fois grandiose et empli de mystère et de charme.
Presque impressionniste
Les plans successifs, les taches de soleil et les zones d’ombre, servent à suggérer la profondeur, de même que la transparence du ciel, où s’éloignent des nuages.
En contrepoint des tableaux, le musée propose de découvrir de minuscules études à l’huile, de format carte postale, petites compositions où tout est déjà présent.
Il expose aussi des gouaches, des lavis, des dessins, ainsi qu’une série de peintures sous verre où Robert Zünd se révèle presque impressionniste. A découvrir à Lucerne jusqu’au 26 septembre.
swissinfo, Laurence Chauvy
Jusqu’au 26 septembre, le Kunstmuseum de Lucerne expose 180 huiles de tous formats, gouaches, lavis et dessins de Robert Zünd (1827-1909), essentiellement des paysages de la région lucernoise.
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