Des violences meurtrières à la veille des élections irakiennes
(Keystone-ATS) L’Irak a été frappé par de nouvelles violences qui ont fait près de 90 morts depuis lundi. Des événements qui font craindre une journée noire lors des élections législatives mercredi, les premières depuis le départ des troupes américaines en 2011.
Mardi matin, au moins 24 personnes ont été tuées dans un double attentat contre un marché à l’est du pays. Et ce au lendemain d’une série d’attaques ayant fait 64 morts, dont une majorité de membres des forces de l’ordre, et une centaine de blessés.
Les attentats de lundi ont visé des convois de l’armée et un rassemblement, mais surtout des bureaux de vote, où les membres des forces de l’ordre étaient convoqués pour voter en avance.
Pire qu’en 2010
Plus de 20 millions d’électeurs sont appelés à se rendre aux urnes. Soldats et policiers ont voté deux jours avant le reste de l’Irak pour pouvoir surveiller le déroulement du scrutin. Les dernières législatives, en 2010, avaient été visées par des attentats ayant fait près de 40 morts et des dizaines de blessés.
Mais depuis, les violences ont empiré, faisant craindre un bilan bien plus lourd. Espérant limiter les risques, les autorités ont décrété cinq jours fériés, de dimanche à jeudi.
La sécurité est, depuis le début de la campagne le 1er avril, au coeur des débats, souvent vifs, entre candidats. Le Premier ministre Nouri al-Maliki, qui brigue un troisième mandat, a prôné durant toute sa campagne l’unité derrière le gouvernement pour mettre fin au bain de sang.
Une vingtaine de morts par jour
Depuis janvier, plus de 20 Irakiens sont morts en moyenne chaque jour dans des attaques. Cibles régulières, les forces de sécurité semblent incapables de mettre un terme au bain de sang. Personne n’a revendiqué les derniers attentats, mais ce type d’attaques est souvent attribué par le gouvernement à des groupes sunnites.
Les tensions entre chiites et sunnites sont profondes en Irak et sont devenues un argument politique, instrumentalisées tant par le Premier ministre chiite que par les djihadistes sunnites.