Elections municipales: percée de l’opposition
(Keystone-ATS) L’opposition a réalisé une percée remarquée aux élections municipales organisées dimanche au Cambodge, selon des estimations publiées lundi. Il s’agit d’un signe inquiétant pour l’homme fort du pays, Hun Sen, au pouvoir depuis la chute des Khmers rouges.
La formation au pouvoir (le parti du peuple cambodgien, CPP) et la principale force d’opposition (le parti du sauvetage national du Cambodge, CNRP) ont les mêmes chiffres: le CPP l’aurait remporté dans quelque 500 des plus de 1600 communes. Cela signifie surtout un bond significatif pour le parti d’opposition, qui n’avait remporté que 40 communes lors des dernières municipales il y a cinq ans.
« C’est un grand succès pour le CNRP », s’est félicité lundi le porte-parole du parti, Yim Sovann.
La commission électorale, qui avait évoqué au départ la publication de résultats préliminaires dès dimanche soir, continuait lundi à faire ses calculs, sans dégager de vue d’ensemble pour l’heure. Les résultats définitifs ne seront publiés que le 25 juin prochain.
Plus de sept millions d’électeurs se sont déplacés, soit un taux de participation de plus de 86%, signe de l’intérêt suscité par ce scrutin. Le vote populaire donnerait 51% au CPP et 46% à l’opposition, qui fait de bons scores dans les zones urbaines, selon à la fois des estimations du CPP et du CNRP.
Hun Sen demeure confiant
En ligne de mire pour l’opposition: les législatives de 2018 qui pourraient menacer la mainmise sur le pays du premier ministre Hun Sen, un des politiciens à la longévité au pouvoir la plus importante. A 64 ans, il ne donne pas de signe de vouloir se retirer. « Le vote de 2018 ne sera pas très différent de ces élections », a-t-il commenté lundi sur sa page Facebook.
L’opposition fait le plein des voix auprès des jeunes électeurs de ce pays où 70% de la population a moins de 30 ans, surfant sur le ras-le-bol d’une système notoirement corrompu.