L’OMC prévoit un ralentissement du commerce mondial au 4e trimestre
(Keystone-ATS) La croissance du commerce mondial devrait être inférieure au quatrième trimestre à la tendance à moyen terme. Dans un contexte de tensions, l’Organisation mondiale du commerce a abaissé son indice, publié lundi à Genève, à son niveau le plus bas depuis octobre 2016.
L’Indicateur des perspectives du commerce mondial (WTOI) passe sous la barre de la valeur de référence établie à 100. Il s’affiche à 98,6, contre 100,3 dans la précédente période.
Seul le volume du commerce des marchandises reste stable. Les commandes à l’exportation, qui reflètent les tensions commerciales entre les Etats-Unis et d’autres acteurs, s’approchent de leur point le plus bas observé en 2012 au moment de la crise de la zone euro.
Plusieurs branches comme la production et les ventes automobiles, les composantes électroniques et les produits agricoles sont passées sous la tendance de référence. Le fret aérien et le trafic de conteneurs ont reculé, mais restent dans cette valeur moyenne.
Ces données sont en ligne avec l’abaissement des prévisions de l’OMC pour la croissance du commerce mondial à 3,9% en 2018. Un recul notamment en raison de la guerre commerciale.
UE appuyée par Berne
Lundi, l’Union européenne a dévoilé des mesures pour tenter de débloquer l’obstruction américaine du renouvellement du tribunal d’appel de l’OMC. Outre cet acteur européen, celles-ci sont soutenues par onze Etats, dont la Suisse.
Les propositions seront officiellement présentées le 12 décembre lors du Conseil général de l’OMC, l’organe le plus élevé de l’institution. Le tribunal d’appel fonctionne actuellement avec trois membres, le minimum requis.
L’UE souhaite notamment clarifier les règles pour les juges sortants qui leur permettent d’achever leur travail sur des cas pendants. Elle veut que le délai de 90 jours prévu pour statuer sur chaque appel soit honoré. Des réunions annuelles auront lieu entre la juridiction et les Etats membres pour aborder les questions de fonctionnement qui poseraient problème.
Ce plan est publié alors que les tensions commerciales entre les Etats-Unis et Pékin, mais aussi avec ses alliés européens, se sont étendues récemment. Washington a imposé des droits de douane supplémentaires sur 250 milliards d’importations chinoises. Pékin a rétorqué en lançant des taxes sur un total de 110 milliards de dollars (environ 109 milliards de francs) de marchandises américaines.